Pas besoin d'explication, si? Vous savez à quel point sa fait peur de venir ici la nuit.

Après être partis de la plage, j'avais pris des rues au hasard et comme je m'y attendais... j'étais perdue... Génial Tam ! Ta mauvaise orientation à encore frappée ! Euh, en fait je suis où là ? Regardant autour de moi, je vis des tombes. Morbide comme lieu, tu es forte Tam, tu as attéris dans un cimetière... youpi ! Ayant mal au pieds, je décidai de m'assoir sur l'une des pierres tombales. Lisant le nom de la personne, un homme, je m'excusai pour ce non respect mais il fallait absolument que je me repose :

" Excuse moi vieux ! Je sais que ça ne se fait pas mais je vais empreinter ta tombe pour me reposer un moment. "

Soupirant, j'entendis des bruits étranges qui me firent sursauter. Je n'ai pas peur, je n'ai pas peur, je n'ai pas peur ! Je suis juste perdue en pleine nuit dans un cimetière mais tout va bien !

Après un large tour du quartier, j'avais vu un peu tout ce qu'on pouvait voir dans cette vieille ville pourrie. Fin, entre nous, comparé à mon autre village, ici, c'était le putain de grand luxe. Mains dans les poches de ma veste bleu marine et laissant mes bottes en cuir trainer contre le sol en terre salit, j'arrivais désormais dans un cimetière. J'aime bien cet endroit. Non pas parce qu'il est funeste mais parce qu'il est calme avant tout. Avec moi, j'avais un sac que je tenais sur une seule épaule. Je l'avais volé tout comme le reste il y a quelques minutes, voir quelques heures. Une corde, un flingue, une trousse de soin, une lampe, des habits... j'avais prit ce que je pouvais et n'avais certainement pas oublié les croquettes de poulets favorites de Tao. C'était lourd, mais c'était portable. J'avais pas prit de grandes quantités de toute manière. Me balandant alors, histoire de décompresser, de faire le vide en moi, je croisa le chemin d'une personne. En fait, au départ, je ne l'avais même pas remarqué mais m'étais stoppé deux pas plus loin. J'avais franchis avec mes pieds son ombre qui était étalée au sol grâce aux lueurs de la lune. Me tournant donc, je vis une jeune fille, à côté d'une tombe, recroquevillée sur elle même. Euhm ? Elle a pas l'air pauvre pourtant. Elle est venue ici pour rendre visite à un défun ami ? Ne tiquant nullement, je sortis un pull et une lampe de mon sac que je lança à ses pieds.

<< Tu ferais mieux de rentrer chez toi. Quelqu'un doit être inquiet à ton sujet. >>

Oui, il y a toujours quelqu'un qui t'attends quelque part si tu as un " chez toi ". Car le but du " chez soi ", c'est de savoir que quelqu'un t'y attends. Que ce soit dans une vieille cabane au fond du jardin ou dans un palais majestueux. Montrant toujours dans la pitié, voir de la tendresse pour les gens que je croisais bien que j'essayais de ne pas en avoir, je traca de suite après ma route. Pas envie qu'on me colle, qu'on me suive, c'est bon, je me suis montré assez gentil pour aujourd'hui. Et si je l'ai fait, c'est bien parce que je sais que je ne la reverrais certainement pas. Manquerait plus que quelqu'un me rappelle les jours où je deviens un mec faiblard avec des sentiments. Bref, trève de bavardage, je quitta les lieux et reprit mon chemin vers la maison de correction.

M'étant recroqueviller sur moi même à cause du froid, je sentis une présence se rapprocher. Hein ? Qui est-ce ? Je vous préviens, je suis armée de... de... d'une pince à épiler ! Je n'eus pas le temps de relever la tête que je vis voler à mes pieds un pull et une lampe. Tout de suite après j'entendis une voix masculine me dire que je devrais rentrer chez moi car quelqu'un devait s'inquiéter. Levant alors les yeux vers la personne en question, je ne pus apercevoir qu'une ombre noir. Sans un mot de plus, il partit en me laissant là, seule et perdue. En fait, ça c'était passer tellement vite que je n'avais même pas eus le temps de le remercier... N'ayant pas quitter du regard le point où il avait disparu, j'eus soudain un tilt. Me levant soudainement, je criai sans avoir de réponses :

" Hey ! Attends ! "

Mince... j'aurais du lui demander mon chemin... Tam... t'arrive t-il de réfléchir parfois ? Hum... non ! Me retournant, je me baissai et pris le pull pour l'enfiler avant d'allumer la lampe. Bon, tant pis... je vais me débrouiller seule ! Empreintant le même chemin que l'inconnu, je réussis enfin à sortir du cimetière.

J'avais marché faire attention où j'allais. Je me retrouvais dans un cimetière. Vraiment élégant comme destination ; j'observa les lieux un instant puis avança vers les pierres tombales. Hum, pas de nom qui me disait quelque chose. Bien. Encore heureux d'ailleurs. L'endroit n'était franchement pas fréquentable, un silence morne y régnait. Et bien que le silence et moi sommes des amis de longue date, ce genre de silence est mauvais pour moi. Je me demandais où j'allais aller maintenant ? ... Peut-être un coin calme pour bouquiner. Je me rappela alors que j'avais oublié de prendre mon livre, et qu'à la place, j'avais "emprunté" le yaoi de mon colocataire encore inconnu. Je m'empressa de dire un grand adieu à cet endroit et en repart immédiatement. Inutile de rester dans un lieu comme celui là.

Après avoir traversé le village, voilà que je me retrouvai dans le cimetière . Très joyeux comme endroit . Mais aussi calme que la salle brûlée . Je m'assis sur une pierre tombale, et observai les lieux : La brume du matin rendait l'ambiance plutôt ... effrayant . Il n'y avait personne en plus, mais vous me direz, qui peut avoir envie de venir dans un endroit comme celui-là le matin après s'être levé ? Seulement les folles comme moi, et encore . Je jouai avec le gravier, tout en examinant les noms : Aucun ne me disait quelque chose, normal puisque je n'étais jamais venu ici auparavant . Je décidai de m'allonger sur la pierre timbale, couverte de rosée du matin .

"Qu'est-ce qu'on est tranquille ici ..."

Je venais à peine de découvrir l'école de redressement que déjà, j'explorais les lieux des alentours. Et bien entendu, ma fameuse manie à trop être attirée par la mort, me guida vers le cimetière. C'était d'un calme divin. Les cimetières avaient toujours eu une mauvaise réputation. Moi je les trouvais assez sympathiques lorsque je voulais m'isoler du reste du monde. Dans celui-là, on aurait dit que les tombes se comptaient par centaines... Je glissai mes mains dans mes poches comme à mon habitude et me mis à jouer avec la clef de ma chambre fraichement acquise tout observant le sinistre lieu. Je marchais dans une rangée de pierres tombales lorsque j'entendis une voix. Je m'arrêtai. Mes yeux passèrent sur chaque tombe avec soin afin de savoir d'où provenait ce murmure. Si quelqu'un était là, je préférai ne pas le déranger... Je me courbai et fis alors demi-tour avec la plus grande discrétion du monde : je marchai sur une branche morte. Pestant, je restai immobile avant de me redresser.

Un bruit me fit me redresser de ma tombe, mon dos était tout trempé . J'observai les rangées de tombes, et vis une silhouette qui partait vers la sortie . Il était hors de question que je bouge de ma pierre tombale, tellement j'étais bien installée . Sans faire exprès, je fis tomber un pot de chrysanthème sur le sol . La chute provoqua un bruit qui résonna dans tout le cimetière . La silhouette se tourna vers moi . Je décidai de l'appeler, et après avoir pris mon inspiration je criai bien fort :

"Qui est là ?"

La silhouette ne bougea plus, je ne l'avais pas effrayé quand même ?

Je continuai de rester immobile lorsque le bruit de la chute du pot me fit légèrement sursauter et, en tournant rapidement vers l'endroit d'où il provenait, j'entrevis une silhouette. En entendant la question, je réfléchis. Finalement, ne voyant pas d'autre solution entre répondre et prendre la fuite, je choisis la moins lâche. Mais sachant que je répondais à une personne parfaitement inconnue, je décidai de choisir mes mots avec soin.

"Une simple enfant..., soufflai-je assez fort pour qu'on entende d'une voix endormie."

Puis, en plissant légèrement les yeux, je décidai de rejoindre celle qui m'avais posé la question. D'un pas plein de lenteur, j'arrivai à sa hauteur et constatai les chrysanthèmes au sol. Je sortis alors les mains de mes poches et les ramassai avant de poser mon regard dénudait d'émotion de l'inconnue qui me faisait face.

La silhouette se rapprocha de moi, et, quand elle fut arrivée à mon niveau, ramassa le pot de chrysanthème . Très beau geste pour le défunt à qui ce pot appartient . Elle me dévisagea, tandis que moi je l'examinai . Une simple enfant ? Sûrement pas ! Elle devait avoir le même âge que moi et je ne me considère pas comme une enfant ! Je l'invitai à s'asseoir, elle parut hésitante, mais se résigna .

"Qu'est-ce que tu fais ici ?"

Je m'allongeai à nouveau sur la tombe, et regardai les arbres au dessus de ma tête, en attendant qu'elle me réponde .

Je reposai le pot de chrysanthème sur la tombe à laquelle il appartenait. Lorsque la jeune fille en face de moi m'invita à m'asseoir à ses côtés, je déclinai l'offre. Je ne m'asseyais pas avec les inconnus. Alors elle posa à nouveau une question en s'allongeant. Ce que je faisais dans le coin ? Tant de réponses s’emmêlèrent dans ma tête que je pris mon temps avant de répondre.

"J'étais venue exploré les lieux, mon instinct m'a simplement guidé ici."

C'était vrai. J'examinai alors celle qui était en face de moi. Des cheveux noirs ébènes, des yeux violets... Elle semblait avoir mon âge. Je mis à nouveau mes mains dans mes poches, observant la tombe sur laquelle elle s'était installée. Vieille, abimée... Comme toute les tombes. Je crois. Pour moi, ce sont toutes les mêmes.

Elle mit un certain temps à répondre, mais finit quand même par parler . Son instinct ? Possible, le mien aussi m'avait guidé ici . Tout en restant allongé sur la tombe, le dos tout mouillé à cause de la rosée, je continuai :

"Comment tu t'appelles ?"

Elle n'allait peut-être pas me répondre, vu comme elle avait l'air timide, mais je lui poserai d'autres questions . Il fallait que j'en sache un peu plus sur elle .

Je levai la tête et la baissai. Encore une question... Mes yeux améthystes se figèrent à nouveau sur elle. Cette fois, je répondis rapidement :

"Je m'appelle Neoko... Neoko Yukinohana."

Ma phrase sembla résonner légèrement dans ce cimetière vide tandis qu'une brise légère me caressa lentement le visage. Par réflexe, je rajustai l'écharpe autours de mon cou et soupirai. Puis je me décidai alors à moi aussi, poser des questions sur elle.

"Et toi ? C'est quoi ton nom ?"

Je la regardai avec un air désintéressé ou endormi, mes yeux à peine ouverts semblaient essayer de la sonder.

Neoko ... Ce nom sonnait plutôt bien dans ma tête . Je la regardai, ses yeux semblaient m'examiner et ça me stressait . Je me levai puis lui répondit en souriant :

"Ayame Layle, enchantée !"

Elle ne paraissait pas très confiante et continuait à me dévisager . Je me remis sur la tombe, et lus le nom de son propriétaire, qui était tellement abimé que je ne pus distinguer un G et un O . Je respirai l'air frais qui circulait entre les rangées de pierres tombales et fermai les yeux .

Sa question résonna dans le sombre endroit . Bien sûr que j'étais de la maison de redressement ! Ca me paraissait logique ... Mais peut-être pas pour elle apparemment . Je soupirai, et dis :

"Effectivemment, je suis là depuis 3 semaines maintenant !"

Son regard se perdit entre les tombes .

"Et toi ? Tu es nouvelle je me trompe ?"

Je savais très bien que je ne me trompais pas, mais je préférais poser la question plutôt que de dire directement "Hey salut la nouvelle !" . Ca aurait été ... Un peu bizarre ? Non, très très très bizarre, voire même zarbi . Merci conscience pour cet éclat de génie .

Décrire la maison de redressement ? Pas facile, étant donné que je n'avais fait que sécher les cours, essayer, en vain, d'aider Noa dans ses problèmes de drogues et passer le reste de mon temps dans ma bonne vieille salle brûlée ! Malgré ça, il s'était pasé beaucoup de choses ... Tant de souvenirs en seulement 3 semaines, c'était si génial ! Et dire que me placer en maison de redressement aurait du être une punition pour moi, j'en ris encore ! J'avais rencontré peu d'amis, mais assez pour que ma vie ici soit un rêve ! Voyant que la jeune fille attendait une réponse je répondis en souriant :

"C'est génial ici ! Il y a juste des gens qu'il faut éviter, mais sinon c'est un vrai rêve !"

Pour moi, certes, mais je ne vois pas pourquoi de son côté ce ne serait pas aussi bien que moi ! Elle allait rencontrer des amis et allait mener son petit bonhomme de chemin !

Je voyais qu'elle doutait de ce que je venais de dire ... Pourtant c'était totalement vrai ! Je soupirai et reposai ma tête contre le rebord de la tombe . L'arbre au-dessus de moi laissait tomber ses feuilles sur moi, ce qui était très agréable . Le vent vint me chatouiller et souleva mes cheveux . Je me relevai et regardai l'heure, il était tard et il était l'heure de rentrer .

"Rentrons dans la maison, on continuera la discussion dans ma chambre si tu veux !"

En attendant sa réponse, je reposai le pot de chrysanthème sur le rebord de l'allée .

Au moins elle était d'accord, et paraissait plus à l'aise . Un peu plus à l'aise . C'est vrai qu'elle était étrange comme fille, ça faisait presque une journée entière qu'on parlait et elle continuait à me parler comme si on ne se connaissait pas . Ce qui est le cas espèce de nouille ! Toi, tu te souviens de ce que je t'ai dit la dernière fois ? Tais-toi ! Je souris à ladite Neoko et annonçai :

"Direction la chambre n°7 !"

Sur ces mots, je sortis du cimetière, en espérant que Neoko me suive .

Mes pas m'avaient mené au cimetière, c'est bizarre je n'en ressentais pas l'envie. La brume matinal donnait sérénité à la mort, l'air était froid il pénétrait ma chair, me mordait le visage, je continuais mon long pèlerinage sans but. J'aperçus un petit muret qui mettait fin à l'emplacement des tombes, je m'adossais justement à cette façade et me laissa glissais jusqu'à atteindre les gravillons qui jonchaient le sol, peut être pensez vous que c'est mal élevé de s'asseoir dans un cimetière, mais c'est les déjà moi que de ce prélasser sur une tombe, j'avais vu sur l'allée et je vous l'accords ce n'était pas une vision rassurante.

"Alors qu'est-ce que je fais ici?"

Combien de fois m'étais-je posé la question depuis mon arrivée ? Etais-je la seule à ne m'être jamais drogué? à n'avoir jamais tué quelqu'un ?