Après avoir quitté le bureau des surveillants et la House Fukkou, j'avais décidé de faire un tour en ville. Je m'étais habillée un peu plus chaudement que d'habitude, et je marchais tranquillement sous la neige qui tombait. Si je contrôle l'eau, est-ce que je contrôle aussi la neige ? Je n'y avais pas vraiment songé jusqu'ici. La vapeur et la glace aussi. Peut-être. On verra bien. Je me baladais, vagabondant devant des magasins qui s'enchaînaient, puis, une des vitrines attira mon attention. Elle n'était pas spécialement jolie. Pas spécialement décorée non plus. Mais on voyait un intérieur simple, et des petites cages à l'intérieur. En regardant le panneau, je vis qu'il s'agissait d'une animalerie. J'eus un léger pincement au coeur, et me mordit la lèvre inférieur. Je ne doutais pas qu'ils étaient bien traités, mais je ne supportais pas de voir des animaux en cage. Ironique, n'est-il pas ? Je n'ai pas de remord pour les humains, et leur sang ne me fait aucun effet, mais lorsqu'il s'agit d'animaux, même moi change complètement. Je poussais la porte de la boutique, et la petite clochette positionnée au-dessus sonna, annonçant mon arrivée. J'entrais doucement, m'habituant petit à petit à la chaleur environnante. La grande pièce était vide, excepté si on comptait la foule d'animaux, des oiseaux aux serpents, et d'une femme grande avec un visage chaleureux qui me sourit en me regardant.
"- Vous avez besoin de quelque chose ? "
- Merci, je ne fais que regarder.
Je déambulais dans les allées, et m'arrêta au "rayon" des petits félins. J'avais toujours aimé les chats. Malheureusement, ma mère était allergique, ce qui fait qu'on n'en avait jamais eu à la maison. Un petit chaton tout noir me fixais avec ses adorables yeux bleus, et miaulais faiblement en se frottant contre les barrières de sa prison. A cet instant, je n'avais qu'une envie. Le sortir de là. Mais si je le faisais, je le ferais pour tous les autres, je me connaissais assez. Je fixais cette petite boule de poil avec un sourire. Il était vraiment trognon. Je ne sentis pas la vendeuse passer dans mon dos.
- Elle est mignonne, n'est-ce pas ? C'est une race qui vient des forêts de Norvège. Une...
- Skogcat. J'ai reconnu.
J'avais répondu ça rapidement, mais en souriant. La vendeuse fit un regard étonné, et sourit à son tour.
- Nous l'appelons Angel.
- Ca lui va bien.
Je ne quittais pas la petite Angel des yeux. Elle me regardait elle aussi, en miaulant, et en se frottant contre les barres métalliques. La vendeuse me fit signe que j'avais le droit de la toucher, et sans plus attendre, je me mit à caresser sa petite tête. Angel leva sa petite bouille vers ma main, et mordilla un de mes doigts. Je le lui laissais, toujours en souriant.
- Elle a quel âge ?
- 6 mois. Un homme nous l'a apporté, il l'avait trouvé dans la rue.
Une rescapée, hein ?
- Elle vous intéresse ? Vous avez l'air d'aimer les chats, ce serait un magnifique cadeau de Noël, pour elle comme pour vous.
Tout de suite, je me crispais. Ainsi, elle prenait ce petit chaton pour un objet, juste bon à être acheté et offert ? Je lui lança un regard noir, mais elle ne le vit pas, ses yeux rivés sur Angel. Elle se mit à la caresser, et la petite chatte se mit à ronronner sous l'effet des caresses.
- Elle va me manquer...
Woops. J'ai peut-être parlé un peu vite. Mon visage s'adoucit, et je me retournais vers Angel. J'avais vraiment envie de l'emmener avec moi. Ce n'était pas l'argent qui me poserais de problème. Mais je me souvins où je vivais. Dans une maison de redressement. Dans une chambre , avec une fille qui contrôle le feu. Je contrôle moi-même l'eau. Pas vraiment l'endroit rêvé pour un chaton. Trop dangereux. Je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose.
- Ne vous inquiétez pas. Elle reste ici...
Ma voix était triste, la vendeuse dut le sentir. En réfléchissant, elle parut comprendre quelque chose.
- Vous venez de la House Fukkou ? Les animaux n'y sont pas interdits, j'y avais vendu un serpent il y a quelques années.
Oui. Mais il y a quelques années, les pensionnaires n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui.
Je fis oui de la tête, et fit une dernière caresse à Angel. En faisant un sourire à la vendeuse, je me redressais, et la regardais droit dans les yeux.
- Prenez en soin s'il-vous-plaît. Ne la vendez pas à n'importe qui...
Elle eut un regard étonné, puis sourit.
- C'est promis.
Je partis de la boutique, en adressant un dernier regard à Angel. Je ne pouvais pas. C'était dangereux. Mais peut-être. Un jour.

La marche n'est pas une des activités favorites de Sakuya, mais prendre le bus ou un tout autre transport en commun n'était pas envisageable pour elle. Tous ces gens ... Elle se serait très vite retrouvé cernés d'individus, comme ça serait oppressant. Caressant ses cheveux, elle jeta un bref regard à son livre, qu'elle tenait toujours en main. C'est énervant. Marchant dans une rue quelque peu animée par la foule de gens qui achetaient gaiement leur cadeaux de Noël, la jeune femme ne passait pas inaperçue. Certaines personnes ne la remarquait pas, d'autres la regardaient un instant avant de détourner leur regard rapidement en croisant celui de la chaman. C'est ça ... Abaisser votre regard plus bas que Terre, répugnante vermine. Au bout de quelques minutes de marche, elle arriva devant un très beau bâtiment qui avait pour fonction, animalerie. Comme c'est charmant, tout plein de petites bestioles immondes qui ne demandent que de la pitié. Entrant dans l'endroit sans dire un bonjour, elle s'avança devant la cage d'un joli chat, mignon comme tout, avec une bouille qui ferait craquer le plus dur des coeurs. Seulement voilà, Sakuya était au dessus même des coeurs durs, elle le fixa un instant avant d'ouvrir la cage devant les yeux ébahis de la gérante.

« Je-... Mademoiselle, je vous prierais de demander l'autorisation pour sortir un animal de sa- ... »
« La ferme. »

La gérante s'exclama, jamais de toute sa vie elle n'avait vu une cliente si peu aimable. Le regard de Sakuya transperçait celui du chaton qu'elle avait entre les mains. Pathétique ... La femme s'approcha de la chaman et tenta de lui répondre le chaton ; tentative inutile. La jeune femme se recula, le chaton dans les mains, et un visage froid pointé en direction de la gérante, horrifiée d'un tel comportement. Les gens m'énervent, tout m'énerve. Elle souleva le chaton pour le mettre à sa hauteur, son regard câlin, doux, calme ... Le pauvre animal vit peut-être ses derniers instants. La chaman attrapa une des pattes du chaton avec douceur, histoire de le mettre dans la confiance. Soudain, sa main se retourna brutalement, cassant la petite patte de l'animal qui n'eût pour seule réaction que de la mordre à la main. Arquant un sourcil par la violente douleur, Sakuya relâcha la patte brisée de l'animal avant de l'envoyer violemment au sol comme un sac à patate. Les clients présents et la gérante n'en croyaient pas leurs yeux. Le chaton agonisait au sol dans des miaulements qui tuaient un peu plus le coeur de chaque personne observant la scène. Mais personne n'osait s'approcher, surtout pas la gérante, voyant comment la chaman avait pu aisément blessé un chaton, elle se méfiait d'une quelconque approche.

« Êtes-vous folle ?! Sortez-vous d'un asile ma pauvre fille ?! »
« Si vous le pensez comme ça ... »

Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour, son pied se leva, et s'écrasa sur le corps meurtris du pauvre chaton désormais mort. Le sang s'écoula comme une véritable cascade, le visage de Sakuya, exprimant une satisfaction de son malin plaisir à l'avoir tué, ne pus s'empêcher d'étouffer un petit rire malsain. Les clients s'approchèrent rapidement du corps au sol, et la chaman, dans un silence morbid, s'avança vers la sortie. Ça fait du bien.

« Ou croyez-vous aller comme ça ?! » dit la gérante en accourant près de Sakuya, attrapant son kimono au passage pour la retenir.
« NE ME TOUCHEZ PAS ! » hurla Sakuya en gifflant la main recouverte d'un gant qui avait attrapé son kimono. « De quel droit vous permettez-vous de me toucher, misérable faible ... » fit-elle d'un ton plus calme en approchant ses yeux noirs du visage effaré de la vieille femme.

Les mains de la chaman s’avancèrent lentement vers le cou de la vieille femme, effrayée. Elle était sûre de ce qu'elle faisait, ses mains froides n'entreraient pas en contact avec la peau de la femme, son pouvoir ne se déclencherait pas. Encore heureux que celle-ci avait une écharpe ... Ses mains se resserrèrent sur son cou et les gens autour, complètement stupéfait de la scène, s'étaient tus et n'osaient en aucun cas affronter la jeune femme. Les yeux de Sakuya se remplirent d'un noir qui venait tout droit des ténèbres eux-mêmes.

« Vous allez connaître l'enfer pour m'avoir toucher ! »

La vieille dame poussa un hurlement, un des clients, assez courageux pour se dresser face à la chaman, la repoussa d'un grand coup de coude dans l'abdomen de celle-ci. Lâchant prise, la jeune femme posa une de ses mains sur son ventre, ses yeux perdirent cet éclat maléfique des ténèbres et elle s'adossa à un des murs du magasin avant de sortir dans un grand silence. Le sang coulait de la morsure du chaton et le coup dans son ventre l'avait remué à un point qu'elle préférait ignoré. Peu importe les conséquences, elle avait tué quelque chose et son soulagement était horrifiant à voir. Marchant dans la rue, se tordant en deux par la douleur, elle continua d'avancer difficilement pour retourner à la House. Les gens sont d'un pathétisme ... Ils sont ... méprisables ...

Une heure après être venue dans cette animalerie, je ne pus m'empêcher d'y retourner, ne serait-ce que pour revoir Angel. Mais en arrivant, l'atmosphère avait bien changée. La pièce était envahie par une odeur âcre, et quelques rares acheteurs étaient regroupés autour d'une femme que je n'avais pas vu plus tôt. Celle-ci était à terre, et pleurait, au-dessus de quelque chose que je ne voyais pas. Interdite, je restais sur à l'entrée de la boutique, sans bouger, ou même parler. C'est un homme de grande taille qui m'interpella.
- Qu'est-ce que vous voulez ?!
Son ton était sec. Je n'avais pourtant rien fait. Une autre femme entra dans la salle, la jeune qui m'avait présenté Angel plus tôt. Elle pleurait elle aussi. Me reconnaissant, elle fit signe à l'homme de laisser tomber, et ses larmes redoublèrent.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?
Je parlais à voix basse. J'avais maintenant reconnu l'odeur qui emplissait la salle. C'était l'odeur de la mort, l'odeur d'un cadavre. Pire que tout, je ne voyais plus la petite Angel dans sa cage. Cette dernière restait ouverte, et désespérément vide. Je commençais lentement à comprendre, mais je ne voulais pas. Il m'était impossible d'aller plus loin, de me rapprocher de la petite forme noire et blanche que je distinguais à présent au sol. Mon cerveau forçait l'entrée de mon esprit, et se faisait lentement une raison. Angel est morte. En une heure, ce petit chaton de six mois... est mort. Partie. Mes mains se mirent à trembler, et une larme, une seule, coula doucement le long de ma joue d'albâtre. C'était impossible. Je l'avais vue. Vue une heure plus tôt ! Pourquoi ? Pourquoi ça lui était arrivé ? Pourquoi je ne l'avais pas achetée, cette petite boule de poil ?! Pourquoi ? Comment ? Qui ? Surtout qui ?! Je ne supportais pas de voir le corps du pauvre animal qui gisait à terre, ni de voir les gerbes de sang qui peignaient désormais une partie du mur. Regardant ailleurs, je ne pus m'empêcher de demander, en fermant les yeux, pour m'empêcher d'agir sur un coup de tête.
- Qui... ? Qui lui a fait ça ?
Ma voix tremblait. Un homme, plus jeune que le premier, s'approcha timidement de moi, un portable à la main. Il me montra une photo qu'il avait prise, celle d'une jeune femme, pas bien plus vieille que moi, les cheveux noirs ébènes, vêtue d'un kimono rouge sang. Sans un mot, j'analysais, me remémorais cette photo, pour l'incruster à jamais dans mon esprit. Je sortis mon propre téléphone portable, et fis envoyer la photo de la meurtrière par Bluetooth. La vieille gérante me dit alors, des sanglots mêlés à de la colère dans sa voix :
- Cette fille était un démon ! Une folle tout droit sortie de l'Enfer !
Démon. Enfer. Folle... J'y avais vaguement pensé auparavant. Mais j'étais désormais certaine qu'elle était de la House Fukkou. Sans plus dire un mot, sans un dernier regard au cadavre d'Angel, je partis de la boutique, serrant le téléphone dans ma main. Cette fille. Je la retrouverais. Et je lui ferais payer. Toutes mes pulsions meurtrières se réveillaient, une à une. J'étais dans le même état que lorsque j'avais assassiné mon père. Je la ferais payer, dix fois plus que j'avais fait payer ce connard. J'avais envie d'hurler. De crier. Mais je me retenais. J'attendrais. Patiemment, jusqu'à la rencontrer. D'ici-là...

L’infirmière m'avait finalement laissé partir et je voulais aller dans les magasins pour voir ce qui vendaient je tombait sur une animalerie pour voir pour un cadeau,il y avait des chiots des chatons des anacondas ....un truc sympa quoi je m attardais sur les colliers les bouffes pour animaux il y avait des gens et du bruit tout ce qu il me fallait je déambulait dans les rayons a la recherche de tête connues.Puis j ai eu le coup pas de foudre mais le cadeau a offrir lavait tapé dans l’œil "ça va lui faire plaisir!!"