Auteur : Aerith Braginski
Titre : Aerith's Story , Shattered Memories
Musique : Silent Hill 2 - theme song
Dans une salle close, un homme, assis sur un fauteuil, cheveux gris noir, croisent ses jambes dans le silence du lieu. Il observe sa patiente, assise an face de lui, sur un confortable sofa. Elle est arrivée en avance aujourd'hui, incroyable non ? Le psychologue lui même n'en revient pas. Il s'accoude doucement sur les rambardes de cuirs et esquisse un sourire qui se veut rassurant, puisqu'il le sait très bien, elle est stressée.
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Je suis content que vous soyez venu, dit-il d'une voix intéressée.
J'ai lu vos écrits ... Aucun autres thérapeutes n'a pu les saisir, ajouta t-il d'un ton bien plus sérieux avant de reprendre un visage plus simple.
Je veux que vous le sachiez, ça sera différent. Pas de notes, pas de théorie ..., annonçait-il en entremêlant ses doigts.
Nous allons recommencer depuis le début. Allez-y.Alors, je lui ai raconté.
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Il fait nuit. Une maison brûle. Les flammes l'entourent si bien qu'on ne peut presque plus voir la carcasse de la maison, prête à s'effondrer à tout moment. Il neige. Mais même les flocons n'éteindront pas l'incendie, la réalité est ainsi faite. Au sol, à quelques mètres de l'entrée de la maison, dans quelques centimètres de neige froide, une jeune fille, couchée au sol, semble reprendre ses esprits. Ses yeux bleus semblent se focaliser sur la lumière produite par l'incendie qui dévore la maison. Aussitôt, elle se lève, vacillant sur ses fines jambes dans le froid de la nuit étoilée, et fixe les gigantesques flammes de sa petite taille. Ses longs cheveux blonds s'entremêlent au vent, et son visage fin se crispe de terreur. Un homme arrive près d'elle, il est habillé comme tout le monde, sauf que qu'il n'est pas Monsieur tout le monde. La pauvre gamine s'emballe en le voyant s'approcher, elle recule un instant avant de détailler son visage, puis de le reconnaître. Il s'agit de Julian, et comment pourrait-elle ne pas le reconnaître. Zigzaguant jusqu'à lui, elle s'accroche à sa veste alors qu'il lui jette un regard bien désintéressé.
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Julian, où est-elle ? questionna t-elle d'un ton désespéré.
Où est Aerith ?-
Qu'est-ce j'en sais ! grogna le jeune homme exaspéré.
Ta soeur est peut-être partie en ville, j'sais pas ! ajouta t-il en la repoussant.
S'tu comptes y aller, prend ça.Seule une épaisse forêt séparait la maison désormais détruite de la ville. Si Aerith, sa soeur, avait pu s'échapper du bâtiment avant d'y être enfermée par les flammes, peut-être serait-elle partie à la ville pour demander de l'aide. Ou tout simplement chercher sa soeur. Peut-être est-ce même elle qui l'a sauvé et l'a déposé devant la maison. Tendant une lampe torche à la jeune fille, le jeune homme observa les flammes un instant, avant de repartir dans la forêt, les mains dans les poches, l'étui de guitare sur le dos.
La jeune fille serra de toutes ses forces la lampe torche, fermant les yeux, elle pria pour la survie de son aînée, et alluma l'objet, avant de se frayer un chemin à travers les arbres pour atteindre la ville. Le périple fut tortueux étant donné la neige, le peu de visibilité, et le maladresse de l'enfant qu'elle était. Mais fort heureusement, elle était rapidement arrivée dans la ville enneigée ou le silence régnait en maître. Aucune personne ne se promenait dans la rue, les lampadaires ne produisaient aucunes lumières, les magasins étaient tous fermés, les voitures, toutes laissées sur une place de trottoir. Que se passe t-il ? Ou peut bien être sa soeur chérie ? Fouillant les rues du regard en marchant sur la chaussée, moins glissante que le trottoir, elle marcha longuement avant de trouver un petit bar dans lequel il semblait y avoir de la vie. Sans attendre, elle courut à celui-ci, poussant ses lourdes portes battantes, pour découvrir l'endroit, presque vide. Seule une personne était présente en ce lieu : une jeune fille, cheveux court châtain blonds, yeux violets, se tenait assise à une table, un verre de jus de pomme en main, et observait la neige tombée sur la fenêtre du bar silencieusement. Ni une ni deux, la jeune fille s'avançait jusqu'à elle, s'asseyant sur le siège en face d'elle, et la fixant avec des yeux ronds.
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Nanami, Nanami ! demanda t-elle, ce qui attira l'attention de celle-ci.
Tu as vu Aerith ? Je la cherche ...-
Oh non, désolée Nathalia, répondit-elle légèrement confuse.
Tu sais, elle doit être au parc en ce moment, je la connais ..., finit-elle par dire en regardant son verre avec des yeux remplis de nostalgie.
Remerciant aimablement la dénommée Nanami, la jeune fille sortit du petit bar gaiement. Alors que Nathalia sortait motivée du lieu, à l'intérieur, Nanami regardait son verre de jus de pomme, affichant un sourire nostalgique, avant que son corps ne se gèle comme la glace, lui donnant l'apparence d'une statue de glace. Elle connaissait la demoiselle par sa soeur, qui était son amie d'enfance et elle était donc convaincue que la direction à prendre était le parc. Il était - d'après un panneau -, un peu éloignée du centre de la ville mais peu importait, il fallait que Nathalia retrouve sa soeur à tout prix. Elle était donc partie à pied sur la grande route, habituellement fréquentée par toute une armée de véhicule, mais aujourd'hui, elle était déserte, ou presque. Cela faisait déjà au moins trois quart d'heure qu'elle marchait sous la neige mais le fait de savoir qu'elle allait retrouver sa soeur la comblait d'avance. C'est en observant le bord de la route qu'elle aperçut une voiture, garée sur le côté, et qui semblait bien vide. Mais en s'approchant de celle-ci, par pure curiosité, Nathalia s'étonna de voir que la banquette arrière était occupée par une jeune fille, cheveux aussi noirs que ses yeux, jeune, très jeune. Presque instantanément, elle ouvrit la portière arrière et s'approcha d'elle, alors que celle-ci regardait d'un air captivé une carte Pokémon qu'elle avait entre les mains.
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Heeeeey, Kisame ! appela t-elle d'une petite voix jusqu'à la jeune fille se tourne vers elle, interloquée et surprise.
T'as vu Aerith ?-
N-Non ..., annonça t-elle d'une voix peu rassurée.
Tu ... Tu as cherché au parc ?-
Non, j'y vais !Sans attendre de réponse, elle referma la portière et s'éloigna à petites enjambées de la voiture. La jeune fille toujours assise, reposa son regard sur la carte Pokémon et esquissa un sourire avant que son corps ne se fige, éternisant son visage heureux. La neige n'avait pas cessé de tomber, mais elle ne découragerait pas l'enfant à chercher sa grande soeur, ça, certainement pas. Elle pensait si fort à elle que si elle avait eu le pouvoir de faire apparaître les gens rien qu'en pensant très fort à eux, elle aurait ramener Aerith en quelques secondes. Nathalia tenait tellement à elle, c'était presque un complexe fraternel. Jamais elle ne pourrait vivre sans, et c'est justement ce qui la poussait à la chercher.
Finalement, au bout de longues minutes de marche rapide, la jeune fille était arrivée au parc, recouvert d'un joli manteau blanc et froid. Tous les bancs étaient recouverts de neige, sauf un qui était manifestement occupé par un individu aux cheveux blonds que la demoiselle reconnut très bien. S'approchant du banc en sautillant dans la neige, elle posa ses fesses près du jeune homme, et afficha un sourire enfantin en lui tapotant l'épaule.
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Kris, tu as vu Aerith pas vrai ? Il se retournait vers elle, baillant bruyamment en plissant ses yeux bleus.
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Nope. Elle est à l’orphelinat.-
C'est vrai ? demanda t-elle des étoiles dans les yeux.
Tu peux m'y emmener ? Dis oui, allez !-
... Rah, grogna t-il d'un ton désespéré.
D'accord, gamine.Elle avait réussi à le convaincre si facilement ! Tout était si beau. Elle allait enfin revoir sa soeur, n'est-ce pas magnifique ? Sautillant toute gaie, elle attrapa la main du jeune homme qui se leva, et s'étira en poussant un soupire fatigué. Ils marchèrent ensemble jusqu'à la sortie du parc, et se dirigèrent non pas vers la ville en elle même mais les bords de celle-ci, autrement dit, le port. La température déjà négative était grandement accentuée par le froid naturel apporté par le froid des vagues. Mais cette douce odeur de mer et de coquillage calmait les deux jeunes gens, et bientôt, ils arrivaient devant un bateau, grand, long, pas en très bon état, mais fonctionnel. Le jeune homme passa ses bras sous les épaules de la gamine pour la porter et finalement la poser sur le bateau. Le cockpit était rempli de bouton de toutes les formes et toutes les couleurs, de quoi faire fuir pour ceux qui voulait apprendre à conduire une de ces merveilles. S'éloignant de Kristoph, Nathalia vagabondait sur le ponton en faisant attention à ne pas glisser malencontreusement. Le jeune homme pendant ce temps, alluma le moteur de l'engin, et ils partirent sur le bateau, traversant l'épais brouillard qui flottait au dessus de la mer agitée. Malgré tout, le bateau traversait les vagues, les survolait comme un oiseau, et bientôt, il voyait le phare de l'île où se trouvait l'orphelinat. Nathalia s'en excitait d'avance et elle ne put retenir un petit cri de joie alors que le bateau accostait calmement près du port. Le jeune homme s'étira en baillant avant d'aider doucement la jeune fille à descendre du bateau sans encombre. Il faisait encore nuit, et elle était si proche du but ... Ça serait dommage qu'il lui arrive quelque chose. Une fois les pieds à terre, elle se tourna vers le jeune homme, lui fit une petite révérence en guise de remerciement, et lui fit un grand signe avant de partir en direction de l'orphelinat. Derrière elle, le jeune homme lui faisait un dernier signe de la main, et se figeait comme tous les autres, devenu glace.
Je vais la revoir ... Oui ... Je vais la revoir, enfin ... !
Courant à travers le chemin enneigé qui grimpait jusqu'à l'orphelinat, sa respiration saccadée se faisait bruyante et ses petites jambes commençaient -enfin- à faiblir après toute la marche qu'elle avait aujourd'hui. Sa soeur, elle allait enfin la revoir ! Arrivant devant la porte d'entrée qui était entrouverte, Nathalia entra, et scruta l'intérieure. Elle y reconnaissait tout : les escaliers, les murs, les affiches de concert de guitare ... Un sourire doux se peint sur son visage alors qu'elle avançait dans l'endroit sombre. Heureusement, elle avait encore la lampe torche que lui avait donné Julian. Elle s'empressa de l'allumer et s'approcha du panneau d'affichage où se trouvait un plan de l'endroit. Elle connaissait bien sa soeur, elle saurait où la trouver en trouvant le bon endroit où chercher. Posant son doigt sur le plan, elle pointa du doigt une salle précise et se permit un sourire nostalgique avant de se reculer pour se diriger vers celle-ci. Le second couloir ... Porte 3. Avançant calmement dans le couloir indiqué, elle s'approcha de la porte portant le numéro 3, et posa sa main sur la poignée. Il y avait des voix à l'intérieur, sûrement sa soeur ! Ça y est, cette porte ... Elle l'ouvrait.
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Le psychologue se levait, prenait un air déconcerté, et s'avançait vers son bureau pour prendre son verre dont il en but quelques gorgées. De son côté, la patiente restait silencieuse. L'homme s'appuyait à son bureau en fixant un point invisible en face de lui, tournant presque le dos à la jeune fille.
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Nous n'allons nulle part. Je vous explique tout mais ... Vous n'écoutez pas ! commença t-il à dire sur un ton désespéré.
Votre culpabilité introuvable, vos connaissances gelées, votre réflexion anormale, votre impossible vie, votre idée de la mort infirmée ..., ajouta t-il en regardant sa patiente d'un air moqueur.
Deux ans de démenti. Un univers tout entier sorti de votre crâne épais ! commença t-il à expliquer en faisant de grand geste, commençant à marcher dans la pièce en regardant toujours devant lui.
Un univers qui fait équipe avec des personnes métamorphosées, des enfants cherchant la vérité dans les ténèbres ..., finit-il par dire en se postant derrière son fauteuil, affichant un sourire satisfait.
Le terme est ... 'Chagrin compliqué'. Mais c'est simple, n'est-ce pas ? Il prend un ton narratif et fixe sa patiente d'un air songeur.
Une jeune fille ... Elle ne s'entend pas avec ses parents et sa soeur. Elle se blâme de culpabilité, comme tous les enfants. Et ils meurent tous, finit-il par raconter d'un ton solennel.
Que peut-elle faire ? Refuser ces parents et cette soeur morts. Nier ce qu'ils étaient. Qu'est-ce qu'un enfant de quinze ans peut-il savoir sur ce que ce sont ses parents dans tous les cas ? questionna t-il sans lâcher du regard la jeune fille, avant de recommencer son discours en accélérant son rythme de parole.
Elle devient obsédée par cette famille fantaisiste, étayant son imagination avec des débris de mémoire ... Débris de mémoire d'une vie heureuse qu'il n'a jamais eu lieu d'être, débris de mémoire d'une famille qui n'a jamais existé ... RÉVEILLEZ-VOUS ! hurla t-il en lançant son verre contre le mur de la pièce, le brisant en mille morceaux. Il soupira avant de venir se rasseoir sur le fauteuil en face de lui, son visage animé par une once de pitié.
Votre famille n'était pas faite d'héros. Votre soeur n'était pas votre chevalier sauveur en grande armure. Ils étaient des êtres humains, dit-il d'un ton calme et posé.
Vous ne les avez jamais connu, et vous ne les connaîtrais jamais.La porte qui se trouvait derrière le fauteuil du psychologue s'ouvrait, laissant entrer Nathalia qui cessa bien vite d'afficher un sourire niais. Elle resta silencieuse et regarda la patiente d'un air perplexe, elle ne bougeait plus.
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La soeur qui vous cherche dans votre esprit n'est rien d'autre qu'un fantôme. Elle n'a jamais existé. Un monstre de Frankenstein, une fantaisie d'enfant ..., finit-il par dire, ne semblant pas voir la jeune fille qui venait d'entrer.
Mais vous êtes en vie. Votre tante est en vie. Elle n'est pas le monstre vous avez fait d'elle. Vous avez besoin de vivre votre vie ...
... Aerith.
Aerith, la seule vraie personne assise sur le fauteuil de la patiente, releva son visage vers sa soeur, Nathalia qui s'avançait vers elle en souriant. Elle resta assise, la fixant de ses yeux cernés par la fatigue.
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Tu as été avec moi pendant longtemps ..., commença Aerith.
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Et je le serais pour toujours, finit Nathalia.
Sur ces paroles, la petite fille se transforma en glace, gelant l'esprit torturé de la réel personne victime de troubles mentaux, sa grande soeur, Aerith. Le rêve était terminé.
Quelques mois passèrent avant que Aerith retrouve sa santé mentale ; de nouveau seine d'esprit, elle fut envoyée à House Fukkou, maison de redressement où il était prévu qu'elle y soit envoyée après sa thérapie.
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A ne lire qu'après avoir lu l'OS ! :
Explication & Détails :
• Puisque je me suis basée sur le thème de Silent Hill 2, qui est sans conteste un jeu psychologique, l'histoire ne semble pas avoir beaucoup de sens, et les incohérences s'expliquent, démonstration !
• Au fur et à mesure de l'histoire, on croit qu'il s'agit de Nathalia, la soeur d'Aerith, qui est à sa recherche. Or, comme le dévoile la fin, il s'agit d'Aerith qui a raconté cette histoire, elle est donc FAUSSE. Nathalia n'a jamais recherché sa soeur, elle est morte dans l'incendie. Aerith a imaginé être le centre d'intérêt de sa famille et de sa soeur avant tout par traumatisme.
• Passons au clin d'oeil fait dans l'histoire :
- Le verre de jus de pomme : Aerith a créé de toute pièce cette histoire, si bien qu'elle arrive à confondre deux de ses amies, entre autre, Nanami & Kisame. Aerith buvait du jus de pomme avec Kisame, et non Nanami.
- Le parc : C'est le lieu où Aerith a croisé Julian pour la première fois.
- La carte Pokémon de Kisame : Elle et Aerith regardaient souvent Pokémon ensemble.
- La banquette arrière : Kisame est sur la banquette arrière car c'est précisément là où elle se trouvait lorsqu'elle est morte.
- Le bar : Il s'agit juste d'un clin d'oeil à Silent Hill.
- La ville déserte : La ville a été crée selon l’imagination d'Aerith, ce qui fait qu'elle est vide parce qu'elle veut en être le centre d'intérêt.
- Les affiches pour les concerts de guitare : Il s'agit de l'instrument de Julian.
• L'orphelinat est l'endroit où se termine son histoire car c'est là où Aerith se trouve en réalité : le psychologue auquel elle parle est celui de l'orphelinat. Le fait qu'elle y retourne montre qu'elle se croit enfermée dans un cercle vicieux dans lequel la réalité la rattrape tout le temps. Et si c'est Kristoph qui emmène Nathalia là-bas par bateau c'est parce qu'Aerith l'a rencontré là-bas, et parce que l'orphelinat était sur une île.
• Logiquement, Nathalia est morte avant que Aerith soit envoyée à l'orphelinat, elle ne peut donc pas connaître Kristoph, Nathalia est donc une couverture, elle est Aerith.
• On a l'impression que Nathalia loupe sa soeur de peu à chaque fois, en fait c'est bien normal, Aerith est à la recherche d'elle même.
• Tous les personnages qu'elle croise finissent par se geler ou disparaître, c'est une image. Aerith refuse la réalité, elle stoppe le temps à sa manière pour pouvoir revoir toutes ses personnes un jour.
• Pour expliquer simplement l'histoire, il s'agit juste d'une histoire de choc. Aerith a perdu Kisame, n'a plus jamais revu Nanami & Julian, a perdu ses parents et sa soeur, qui ne lui portait presque aucun intérêt : elle s'est donc enfermée dans un monde fantaisiste dans lequel sa soeur la cherchait et où tout le monde s'intéressait à elle. Voilà pourquoi l'incendie semble passer complètement au second plan, ainsi que le sort des parents : c'est une représentation de la réalité qu'Aerith a juste du mal à accepter, autrement dit, la mort de ses parents dans l'incendie. Pour nier la réalité, elle se terre donc dans ce monde froid comme la mort, en prenant comme prétexte la survie de sa soeur cadette.