C’est aisément et sans encombre qu’Amber avait trouvé son chemin depuis l’entrée. En même temps, en suivant le plan, ce n’était pas compliqué de s’y retrouver. Ce n’était pas un labyrinthe dont les murs bougeaient sans cesse tout de même. Manquerait plus que ça. Mais à tout bien considérer, ça devait être plutôt fun pour les parties de cache-cache. Elle aurait adoré avoir ça pour jouer avec ses frangins étant petite parce qu’à force, la résidence familiale, ils la connaissaient par cœur. Mais les trois Kaiso avaient beaucoup d’imagination et jamais ils ne s’étaient ennuyés chez eux.
Quittant le monde heureux des souvenirs, elle posa ses sacs avec douceur, non désireuse de briser les ampoules précieuses qu’ils contenaient. Soit, elles étaient bien empaquetées et même les mouvements brutaux du jeune inconnu un peu plus tôt ne devaient pas y avoir fait grand-chose. Cela dit, c’était déjà bien assez compliqué de s’en procurer comme ça alors autant ne pas prendre de risques inutiles. Observant alors le trousseau de clés qui lui avait été remis, elle choisit celle de la chambre, plus petite et plus ronde que les autres, et l’inséra dans la serrure prévue à cet effet. Puis la fit tourner, entendant le bruit caractéristique d’un verrou qui se désenclenche. Elle souffla un coup avant de pousser la porte avec douceur. Elle ne savait pas trop pourquoi puisqu’il n’y avait rien à craindre d’une porte … en théorie. Certains avaient fini en l’état de petit tas de cendres après tout !
La jeune femme entra dans la pièce en sifflant d’un air ravi.

« Et bien au moins je ne pas logée dans un bouiboui ridicule … »

Avec un regard satisfait et curieux, elle observa le contenu de son nouveau chez-elle. Pour le moment en tout cas. Lit double à droite, armoire et commodes, étagères et surtout … bureau ! C’était l’essentiel pour elle. Il fallait qu’elle ait de quoi poser sa bête pour pouvoir travailler. Contrairement à la plupart de ses consœurs, entre penderie et espace de travail, elle choisissait sans conteste le second ! Bien plus utile selon elle. Et un petit peu plus loin au fond, la salle de bain probablement. Le côté gauche de la chambre était le même, avec la salle de bain en moins.

« Et bien et bien … y’a plus qu’à. »

Souriante, elle commença par poser son sac à main sur le bout du lit, n’en ayant pas besoin pour l’instant et fit de même avec le sac contentant l’ordinateur. Puis elle retira sa veste pour l’accrocher dans la penderie de l’armoire. Et presqu’aussitôt, elle revient à l’ordinateur portable qu’elle préféra sortir de sa pochette pour l’installer à sa nouvelle place avec un sourire en coin.

« J’espère que tu t’y plairas mon beau … »

Oui, elle parlait régulièrement à certains des biens qu’elle possédait. La petite bête sophistiquée en était la preuve. Il fallait noter également qu’elle se débrouillait plus que bien avec ces dernières : la réparation, démontage et customisation ne lui faisaient pas peur. Merci Kaemon pour les cours.
Effleurant du bout des doigts le capot comme s’il était en verre, elle délaissa la technologie pour aller chercher ses deux sacs restés paisiblement dans l’encadrement de la porte, attendant sagement qu’on s’occupe d’eux. Toujours avec la même attention, elle les décala entre le lit et l’armoire. Autant raccourcir le temps de transfert. Ouvrant le premier, qui ne contenait que des fringues, Amber rangea tout en sifflotant, d’humeur assez ravie. Puis elle passa au second. Encore un tout petit peu de fringues qui suivirent le même chemin. Et huit chaussures : deux paires de talons aiguilles noirs, une paire de bottes à talon elles-aussi et une paire de tongs. Oui, elle aimait bien les chaussures.
Mais le plus important et précieux pour elle, c’était encore autre chose. Une boite aux dimensions modestes fermée par une serrure dont elle était la seule à avoir la clé. Clé dont elle ne se séparait que pour dormir et aller sous la douche. Clé qu’elle portait en pendentif autour d’une chainette en argent. Clé qui passait pour un bijou aisément vu le détail des gravures. La sortant avec délicatesse, elle la posa tout d’abord sur le lit et sortir la clé pour l’ouvrir. Et là, elle put constater que chaque élément était à sa place et qu’aucun n’était brisé. Un soupir de soulagement lui échappa. Elle inventoria rapidement le contenu pour vérifier puis referma la boite à clé avant de la poser dans l’armoire, tout en bas, à côté des chaussures. Elle ne la dissimulait pas mais ne voulait pas non plus la laisser à la vue de tous.
Les sacs enfin vidés, la médecin les poussa avec négligence du bout du pied pour qu’ils se faxent, avec succès, sous le lit. Maintenant, elle n’avait plus qu’à se changer. Autant elle affectionnait énormément le jean et baskets pour voyager, autant pour bosser, pas du tout. Avant tout, elle poussa la porte à défaut de la fermer complètement. Elle n’était pas particulièrement pudique mais elle ne tenait pas non plus à s’exhiber devant une bande de gosses dont les hormones étaient en pleine montagne russe. Se déshabillant, lâchant ses affaires sur le lit et poussa à leur tour ses camper sous le lit, elle se tourna vers l’armoire.

« Voyons … »

Sans hésitation, elle en sortit un pantalon droit noir, une chemise blanche, un gilet noir sans manche à trois boutons, oui oui comme la troisième pièce d’un costume masculin mais pour femme, ainsi qu’une des deux paires de talons-aiguilles. Enfilant le pantalon et bouclant la ceinture, elle passa les bras dans les manches de la chemise, qu’elle ne rentrait pas dans ledit pantalon, avant de l’attacher rapidement. Tandis qu’elle sautait dans les chaussures, habituée, elle passait le veston sans sourciller.
Marchant avec aisance, elle fouilla dans son sac pour y prendre son portable et sortit. Elle referma la porte à clé, cette dernière étant restée dessus avec le trousseau, avant de le ranger dans sa poche. Téléphone portable en main, Amber partit à la découverte de l’infirmerie.