Ouvrant la porte de la chambre, fatiguée comme jamais, je baillai à m'en décrocher la mâchoire lorsque je découvris que je n'étais pas seule. M'arrêtant alors un instant pour regarder ma colocataire, je lui fis un sourire et la saluai gentiment avant de me diriger vers la salle de bain pour prendre une douche. Après quelques minutes, j'en ressortis vêtus d'un simple t-shirt trop grand pour moi et m’affalai sur mon lit, ne prenant même pas la peine de me glisser sous les couvertures. Je sentais mes yeux se fermer tout seuls et finalement, le trou noir.

Me réveillant après un bon sommeil, je me redressai doucement et constatai que ma colocataire était encore là a lire un livre. Ne voulant pas la déranger, je me levai et allai à mon armoire pour en sortir des vêtements propres. Partant ensuite dans la salle de bain pour m'habiller et me laver, j'en ressortis quelques minutes plus tard et pris ma sacoche au passage pour me diriger vers la porte et dire à ma coloc' avant de sortir :

" Je vais faire un tour. "

Le silence est en règne dans le long couloir qui surplombe les chambres des filles, je ne sais pas si j'ai le droit d'être là mais j'en es rien a foutre à la limite. Alors que je cherche du regard la chambre de Abigail, mon regard furtif traine un peu partout dans l'ombre comme un faucon recherchant sa prochaine proie quand j'arrive enfin devant la porte de la chambre n°3, j'avance, la porte en face de moi, est ce qu'il y a quelqu'un dedans ? Est ce que je dois surgir comme le diable de sa boîte et me prendre une grosse rouste de la part de la colocataire de Abigail, ce serait amusant une petite dispute en fin de soirée mais après je pourrais sûrement plus la passé avec la fille. Je tourne délicatement la poignée, comme si elle était fragile, en sucre ou en neige, comme vous voulez, j'ouvre délicatement la porte histoire de pas faire une grincement terrible qui ferait réveiller votre piaule d'un coup sec qui vous donnera ensuite des coups de talon en plein dans les dents. La porte s'ouvre et la pièce est sombre, personne ici, pas l'ombre d'une personne et encore moins d'une bestiole. Tant mieux, on va pouvoir avoir la paix ! Tranquillement sans être dérangé, je rentre dans la pièce et allume la lumière, Abigail devrait pas tarder a arriver. Pour l'instant je suis seul, dans une pièce qui m'est total inconnu. Dans cet instant là, j'ai l'impression de n'être qu'un simple môme qui attend sa mère dans le noir d'une pièce ténébreuse qui abrite un tas d'entités invisibles qui feront flippés bien des gamins dans leur rêve. Qu'est ce que je peux bien faire en attendant Abigail ? Je sais pas, je crois que je vais rester assis sur le premier lit du coin et attendre... attendre qu'elle ramène le bout de son nez. C'est ça, c'est ce que je vais faire. Je m’assoies sur le lit, m'appuyant les coudes sur les cuisses en me maintenant le menton puis j’attends en restant pensif... en restant là, les yeux vides.

Les pensées m'envahissaient et me harcèle tel un marteau qui me frappe le crâne, je dois essayer de penser a autre chose. Je commence a regarder Abigail qui rentre dans la pièce, elle m'afficha un léger rire, Si j'aime le noir ? Mouais pas vraiment, j'ai l'impression que dans le noir, plus rien n'empêche des yeux de me voir et de m'espionner, j'ai l'impression qu'une étreinte lourde veut s'emparer de mon cœur, j'ai du mal a lutter, le noir doit être l'une des sales choses qui arrive a me faire peur, c'est stupide mais même le plus grand des titans est impuissant face a l'obscurité, on ne sait jamais ce que l'ombre nous réserve et sa me fait peur de ne pas savoir ce qu'il se passe dans ce sombre destin.
Je sais pas si j'ai vraiment envie de parler ce soir mais je veux bien faire un effort pour Abigail. Je la regarde dans les yeux, puis lui affiche un léger sourire.

- Je préfère qu'on fasse...d'abord connaissance.


C'est un peu crétin de ma part mais je crois pas avoir vraiment le moral, peut être qu'une petite discussion avec la jolie fille me la remonterai, ce sang... qui m'a envahi les poumons et qui me tue a petit feu, je ne cesse pas d'y penser mais Abigail arrivera peut être a me laisser retrouver ma tranquillité que j'ai perdu en seulement quelques secondes... j'ai mal a la gorge mais sa va passer, il faut juste que je n'y pense plus... Elle partit pour la salle de bain, j'entendis de l'eau couler et une légère vapeur chaude sortit de la pièce, je ne bouge pas du lit et j'écoute le bruit, la douce mélodie des gouttes tombantes sur la peau et sur le sol... Elle ressortit maintenant de la salle de bain, seulement vêtu d'une large chemise.... Je ne peux détacher mon regard d'elle, j'ai toujours aimé voir les femmes se vêtirent comme ça, c'est terriblement mignon !
Sayuri ? Sayuri ? Ça ne me dit rien, mais apparemment c'est l'un des lits d'une des coloc' de Abigail. Je décida de me lever avec un sourire plutôt gêner et me dirigea vers celui d'Abigail, je me pose sur le sien, reprenant l'ancienne position et tourna légèrement mon visage pour la voir en gardant un léger sourire.

- Et maintenant ?

Elle resta recroquevillé contre son mur, elle me regarde d'un air... intrigué ? ou Interrogateur ? Bref j'vais pas encore me mettre dans un débat sur quelque chose d'aussi petit, bien que ses beaux yeux me donne un peu de gêne, c'est vrai quoi, je sais pas pourquoi et c'est la 1ère fois que ça m'arrive mais son regard profond a quelque chose de perturbant... En plus elle détache pas son regard de moi ce qui est encore plus perturbant.
Je laissa échappé un petit rire après qu'elle m'est adressé la parole, impossible qu'elle puisse me violer puisque y aura peut être du consentement la dessous... Elle est marrante et mignonne en plus, y a moyen qu'elle me plaise mais on va pas sauter les étapes. C'est bien le type de fille a courir sur tous ce qui bouge mais faut voir pourquoi elle a jeté son dévolu sur moi alors qu'elle est sûrement arrivé ici bien avant moi. Aurais-je vraiment quelque chose de spécial ou c'est simplement ma stupide imagination qui me joue des tours ?
Je voterais sûrement pour la deuxième position qui est la plus probable... mais bon, voilà que je commence a radoter dans ma pauvre pomme qui doit être composer de sale neurone dans un état pitoyable.

Elle veut faire connaissance de cette manière ? Soit. Pourquoi pas après tout. Je commence a doucement lancé un élan de réflexion avant de lui lancer tout ce qu'elle a demander.

- Mon Prénom c'est Ezio, je ne te l'aurais pas déjà dit ? Je suis né le 24 décembre 1994, je pense que ça devrait te donner un indice sur mon âge. Je viens de Venise en Italie, je ne sais pas si je vais y retourner un jour. Si tu as d'autres question n'hésite pas.... A condition que tu me dises tout sur toi aussi.

Je garda mon sourire aux lèvres sans détacher mon regard d'elle. Pourquoi je le détacherai d'ailleurs ? Elle est agréable a regarder même si sa me gêne un peu de la regarder comme ça. Tel un peintre qui admire son tout nouveau chef-d’œuvre en espérant ne pas l'avoir rater.

Puis elle se pencha d'un coup vers moi, comme pour me relooker, je ne sais pas ce qu'elle a derrière la pensée mais je la laisse faire, c'est plutôt agréable de savoir qu'on pourrai plaire vraiment a quelqu'un... Puis elle fit un commentaire sur mes yeux. J'ai de beaux yeux ? Je ne sais pas... Ils sont envahis de noirs en permanence et sa ne change quasi jamais... sauf quand...

- Tend moi ton doigt, je vais te montrer quelque chose avec mes yeux...

Qu'est ce que l'absurde ? J'en sais rien, a ce qu'il paraît c'est un truc ou un machin que l'homme désigne comme un jugement qu'il peut exercer sans faille et sans crainte. Mais est ce que ma culture actuelle me permet de pensé a des choses comme ça ? Je suis même pas sûr d'en avoir une de culture ! Mais bref, voilà que ma stupide pensé viens encore m'envahir l'esprit, un parasite gênant qui se permet de prendre le contrôle de ma réflexion et de tirer le levier du doute, c'est lourd au bout d'un moment hein ? Mais le parallèle est bien quelques chose de "absurde", on se crée un monde a l'intérieur, en espérant y être plus heureux que dans la vie "réelle". Mais on se rend compte que plus le temps passe, que au bout d'un long moment, qu'au bout du moment où on veut vivre sa vie, avec quelqu'un ou bien avec son alcool, avec son addiction ou avec le golf. Ce monde imaginaire nous capture le pied de sa chaîne pensif et nous empêche de fuir... Je ne veux plus rêver de la réalité, je veux vivre ma vie, je crois avoir trouver mon addiction, mais ma pensée me trouble encore et m'empêche de partir de mon monde imaginaire, où mes parents sont encore en vie .... tout mes crimes sont lavés, mais sa ma détacher de la réalité, je suis devenu un pantin, un pitoyable pantin. Comment vaincre cette simple pensée ? Me battant ? Je ne suis pas combattif pour ne pas direct baisser les bras et fuir comme un lâche, démuni de mon pantalon. Il me faut quelqu'un pour m'aider. Mais cette personne doit partager cette pensée, ou bien je dois la manipuler pour qu'elle ne se rend compte de rien. Mais est ce bien ? je dois vraiment me préoccuper du bien ? Oui, j'ai fait bien trop de choses horribles dans mon passé, mais bon... Que je regrette.... Et là, soudainement comme une claque dans ma sale gueule, un émerveillement incrédule vient se coller sur mon front, tel un post-it où est marqué "abruti" dessus.
Je suis un lâche, c'est ce que ma pensée me dit, mais je dois maintenant me fier a la réalité et brisée mes chaines. Vous vous demandez sûrement ce que je suis en train de débiter ? Excusez moi, mais quand mon imagination me joue un tour, je dois faire un grand discours de la honte pour m'en détacher.
Je suis.... comme une cigarette qui se consume lentement entre les lèvres de la mort. J'ai réussi a me chasser de l'esprit, la pensée de ce foutu marteau qui me hache la pensée et qui contrôle ma vie. Comme si je me réveillais d'une longue nuit, je me remets a regarder Abigail, j'ai l'impression de revenir d'une longue amnésie. Mais voilà, comme demander, elle me tendit son doigt, je voulais lui montrer ce que j'avais de spécial avec mes yeux... Reste plus qu'à espérer qu'elle ne le prendra pas mal... Je largua un léger toussotement en recouvrant mes lèvres de la peau de ma paume de main. Puis je regarda son doigt, comme si c'était mon unique destin et je me lance enfin.

- Aby... ne prend pas mal ce que je vais faire.

Je mordis d'un coup le doigt d'Abigail, jusqu'au sang, jusqu'à ce que la goutte de vie qui chauffe son corps vienne caresser mes lèvres. Je me délectas du gout de son sang, je suça ce que son doigt avait a me proposer et une fois y avoir pris ma gorgée réclamé, je fermas les yeux quelques instants, ma langue caressant mes lèvres et affichant un sourire. Je rouvris d'un coup les yeux. Est ce vraiment mes yeux ? Je regarda profondemment dans ceux d'Abigail pour qu'elle remarqua que mon excitation pour son sang, avait fait virer mes yeux à une couleur rouge sang, une couleur profonde, vide de sens ? ou meurtrière ? Sa doit dépendre la situation. Mais mes yeux allèrent se niché dans son regard, pour que Aby remarque bien... leurs présences...