Alors que je dormais tranquillement, Tao avait profité de l’occasion pour partir sur le toit en cachette. Ne la sentant même pas se retirer de mon corps, je regrettais quelque fois lui avoir apprit de trop la discrétion et les façons de fuir par la fenêtre ou même pas un petit trou fabriqué main. Revenant, elle partit s'asseoir dans un coin et j'ouvris un peu les yeux pour savoir d'où venait ce bruit. L'esprit trop comateux pour réaliser que ce n'était ni dans un rêve, ni dans un cauchemar que la scène se passé, la fatigue que j'avais accumulé ces jours-ci prit le dessus. De nouveau endormi, je croyais pouvoir profité de ma pleine nuit jusqu'à ce que j'entende de nouveau quelque chose. Ouvrant cette fois ci les yeux en grands car le son n'avait pas été léger, je grimaça en me rendant compte que c'était l'autre qui été partit pisser. Je lui aurais bien balancé un " loupe pas la cuvette " mais je n'en sentais pas le courage. Il aurait de suite répondu et m’énerve si tôt le matin c'est ne pas prendre sa propre vie au sérieux. J'en tuerais pour moins que ça. Seulement voilà, alors que je fermais encore les yeux, allongé sur les couvertures et non dessous, un vacarme rompit le silence et je sentis un poids se fendre sur mon dos. Par surprise, un gémissement mélangé entre agacement et douleur sortit de ma bouche. Croyant que c'était Tao à la seconde même, la seconde d'après, je reconnu que ni la masse, ni la présence n'était la même. Ouvrant alors plus grand les yeux, mes sourcils se froncèrent automatiquement et je tourna mon visage vers le sien en balançant mon bras en arrière. Aussi rapide qu'à mon habitude, même à une heure si matinale, je planta mes yeux aux couleurs limite violette dans les siens avant que mon coude vienne étouffer son cou. Je l'avais immobilisé. Réflexe peut-être exagéré, il était trop tot pour que mon cerveau prenne entièrement conscience de la situation. C'est ça, Nezumi, le matin. Comme le jour et le soir en fin de compte...

Je me décidai tout de même de défaire la pression que je lui faisais pour le laisser se justifier et respirer, accessoirement, en restant sur mes gardes.

<< Qu'est ce que tu fou ? >>

Je suis complètement crevé que j'pourrais me mettre a dormir par terre, mais bref la chambre est pas loin et ce serait pas marrant pour moi si un gros lourdaud venait me trébucher dessus en allant pissé. J'arrive devant ma chambre en jouant avec mes clés alors que je commence a les plantés dans la serrure et a ouvrir d'un coup la porte, pas grave si les collègues de chambres dorment, ils seront juste réveiller pendant quelques minutes avant de retourner ce coucher, a la limite, ils essayeront de me faire manger le mur.
Bordel de nom de dieu ! a peine que j'ouvre la porte que je vois des gens en train de se mettre sur la gueule, c'est bien sympathique tous ça mais c'est pas avec ce barouf que je vais réussir a fermé l’œil. Alors que j'avance doucement en prenant soin d'éviter les deux types qui se tapent dessus, je me cale sur le seul lit qui semble vide et j'y range toute mes affaires avant de me couché et d'admirer le combat qui s'y passe... Pas envie de parler et encore moins d'intervenir mais c'est juste là que je vois une fille que je n'avais pas remarqué tout à l'heure. Elle portait une capuche étrange et était muni d'une.... queue de chat ?! Voilà une gamine bien particulière qui me serait bien sympathique de faire la connaissance ! J'aime les gens hors du commun et celle là semble carrément unique ! Je m’accroupis a côté d'elle en la fixant pendant quelques secondes puis je lui tapote doucement la tête avec un sourire amical.

"-Salut"

Me lançant une réponse cocasse, je le lâcha complétement et le poussa du lit pour le faire tomber au sol. Non mais sérieux, d'où il sort celui là ? Grognant, je ne m'aperçu même pas que Tao s'était approché de nous pour mieux contempler la scène. C'est quand une tierce personne vint à faire son entrée que je tilta enfin. S'asseyant à ses côtés, je sentis mes sourcils se fronçer et je m'interposa entre les deux pour planter mon couteau sous le cou du nouveau venue :

<< Ton identité ! >>

C'est quoi ces colocataires qui se croient tout permis ? L'un insulte Tao, l'autre l'aborde à la normal... Ca me plait pas. Ca cache quelque chose. Une mine inquiète sur le visage, Tao baissait la tête. Signe que, au fond, j'en faisais peut-être trop. C'est vrai après tout... Je ne la laisses jamais parler aux autres comme bon lui semble mais on dira que ma confiance n'est pas quelque chose qu'on peut avoir à la facile. Regrettant alors mon impulsivité, je rangea mon couteau dans la poche, et à moitié véxé, moitié énérvé, je partis de la pièce en fermant la porte derrière moi.

Je la regarda au fond de ses petits yeux, comme pour voir a l'intérieur d'elle, ce qu'elle pense, mais c'est difficile car on peut pas dire que ce soit des yeux normaux. Un grand sourire arqué montrant de belles dents pointus. J'étais de plus en plus intrigué par cette personne... que lui est-il arrivé ? Voilà des question qui envahissent son esprit, qui s'insinuent a travers son crâne et qui l'empêche maintenant de réfléchir correctement a quoi que ce soit. Je la regarde de bas en haut, remarquant chaque détails qui semble différent, est elle né normalement ? Ou est elle né comme ça ? J'approche ma main de sa capuche, d'un air curieux, pour voir ce qu'il s'y cachait, mais l'un de mes coloc's se planta devant moi en me nichant un couteau devant le cou. Un crétin de plus dans mon répertoire de victime et c'est encore un homme. Mais après un regard de défi pendant plusieurs minutes dans le regard de ce type.

"Mon Identité ? Tu peux toujours te gratter pour l'avoir mon vieux."

Le gars s'éloigna et claqua la porte derrière lui. Une minute de silence s'installa dans la pièce, avant que je me remis a regarder la fille comme si de rien était.

"Dit moi... sans être indiscret, qu'est ce qu'il t'es arrivé ?"

Je perdis mon regard, où est ce que je regarde ? Mystère mais c'est bien le vide qui me chevauche les yeux pendant que je pense a une chose.... La connaissance ? L'homme aime la connaissance et fait souffrir les gens pour ça, Je m'en fou bien vous diriez et c'est pas faux. Mais j'ai le regard plein de compassion pour cette fille, elle semble avoir eut la vie dur et je n'aurais peut être jamais dû poser cette question, elle cache sa tristesse devant un grand sourire et doit subir la différence des autres en plein dans la poire. Peut être qu'un calin la réconforterais... mais ce ne serait pas raisonnable, surtout qu'elle ne connaît rien de moi, je devrais d'abord me faire connaître mais il faut que je parte réfléchir, je vais la laisser seule un peu et puis elle a toujours la compagnie de l'autre colocataire. Elle va pas se sentir trop seul. Alors que je sors doucement de la chambre, je referme délicatement la porte et reste derrière pendant quelques minutes avant de m'en aller, en laissant mon sens de l'orientation miteux me dresser un chemin.

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Me levant, je partis chercher du desinfectant dans la salle de bain tandis que Tao jetait ses bandages à la poubelle. Prenant la bouteille et le coton, je revins dans la chambre et m'assied à côté d'elle pour tapoter doucement son ventre tandis qu'elle me disait vouloir se faire pardonner.

<< Ne dis pas de bêtises, je sais que tu ne l'as pas fait exprès. >> lançais-je d'un ton que je voulais le plus neutre possible. Puis entre nous, comment voulait-elle se faire pardonner ? Elle n'est pas capable de faire grand chose et c'est pas en m'invitant au restaurant que je suis près d'oublier tout le vacarne qu'elle a mit dans ma vie.