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|  Sujet: Re: Chambre n°2 Mer 23 Nov - 19:07 | |
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La bataille d’émotion qui avait semblé se dérouler dans l’esprit de Nanami s’apaisait au fil des minutes et libérait Sayuri de l’emprise de cette empathie avec soulagement. Peut-être avait-elle été injuste avec sa colocataire pour juger leur cohabitation impossible. Ce n’était pourtant pas la mitoyenneté qui pouvait la perturber puisqu’au couvent, elle dormait avec plusieurs autres filles dans la pièce. Mais à cette époque là, qui ne remontait finalement qu’à quelques mois, elle ne pouvait pas ressentir les sentiments des autres et pouvait s’endormir sans vouloir constamment et involontairement les aider. Elle ouvrit la bouche en lisant l’unique mot tracer par Nanami sur son cahier mais aucun son ne voulut sortir de sa bouche et c’est un simple hochement négatif de la tête qui fit office de réponse.
Après plusieurs minutes dans un silence qui n’embêtait pas le moins du monde Sayuri, cette dernière finit par le briser, consciente que sa colocataire en était incapable, malgré sa volonté.
- Il est interdit de posséder un quelconque objet personnel au couvent, murmura-t-elle. Je n’ai pas eu le droit durant les dix années qui suivirent de garder une photo d’eux. Je n’en ai jamais eu à vrai dire.
Elle plongea son regard dans celui de Nanami.
- Pourquoi ?
Mais poser la question à voix haute était une simple formalité car la curiosité même brillait dans les yeux de la jeune fille. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Jeu 24 Nov - 10:48 | |
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C'était une très bonne question car moi même je ne sais ce que j'aurais pu faire en les reconnaissant. De quelle aide j'aurais pu être avec une capacité de communication aussi réduite. Secouant ma tête, faisant virevolter mes courts cheveux blonds pour lui demander d'oublier, je reposai mes yeux sur le carnet et écrivis quelques mots. Je savais qu'elle n'allait pas oublier, dans ses yeux, on voyait à quel point sa curiosité pouvait être grande et je ne pouvais qu'empathir une fois de plus. C'est vrai que pour ma part, je n'ai pas besoin d'avoir un ' don ' pour me sentir sujette à la peine, aux sentiments des autres. J'ai toujours été comme ça, depuis ma tendre enfance et même après la conception de mon acte de décés.
<< L'important, c'est les souvenirs que tu gardes d'eux. Comment étaient-ils ? >> |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Jeu 24 Nov - 19:58 | |
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- Ma mère me parlait en espagnol.
Elle inspira et un léger sourire traversa ses lèvres. C’était ridicule de ne se souvenir que de ce détail. Pourtant, malgré ses efforts, elle savait qu’il était le seul reste de ses souvenirs partagés avec ses parents. A sept ans, la mémoire ne fonctionne que par événement marquant et même si le visage de ses parents pouvait se dessiner dans son esprit avec beaucoup de concentration, Sayuri savait au fond d’elle qu’elle serait incapable de les décrire. La seule chose qu’elle avait retenu d’eux était une langue étrangère du aux origines colombiennes de sa mère. C’était tout. Et c’était ridicule.
Relevant les yeux vers Nanami, la jeune fille fut surprise de lire dans son regard une tentative de compréhension. De nombreuses questions se bousculaient dans ses pensées mais elle n’osa pas les lui poser, sachant pertinemment qu’elle ne la connaissait pour ainsi dire pas.
- Je ne sais pas qui est cet esprit censé me surveiller mais je peux t’assurer qu’il ne peut être l’un de mes parents.
Elle toussa et se reprit un instant après.
- Je ne mérite absolument pas qu’ils se préoccupent de mon existence, même disparus. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Ven 25 Nov - 14:02 | |
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- Ma mère me parlait en espagnol.
Lorsqu'elle prononca ces mots, un sourire fin et gêné se dessina lentement sur ses lèvres. C'était tout ce dont elle se rappellait et visiblement, ça ne lui suffissait pas. Je comprenais tout à fait car moi-même, si il ne me restait que quelques miettes pour me nourrir de souvenirs, je continuerais d'être affamée jusqu'à ce que l'on me donne plus gros. Malheureusement, avec ce genre de chose, on est victime et coupable à la fois de ne pas arriver à se rappeller des moments passés. Des bons moments, le plus souvent, car ce sont les mauvais qui nous marquent le plus.
Relevant les yeux vers moi, je fus étonnée par sa mine surprise. Elle avait l'air de chercher quelque chose, sur moi, dans mes yeux et j'avoue que je ne pus tenir la face plus longtemps. Posant mes yeux sur le carnet pour éviter de subir de plein fouet la pression qu'elle exercait sur moi,, je la laissais me raconter la suite avant de griffonner de nouveau quelques phrases.
- Je ne sais pas qui est cet esprit censé me surveiller mais je peux t’assurer qu’il ne peut être l’un de mes parents. Je ne mérite absolument pas qu’ils se préoccupent de mon existence, même disparus.
C'étaient de tristes paroles qu'elle disait là car c'était une façon comme une autre de dire qu'il fallait mériter l'amour. L'amour qui n'est sensé avoir de prix ou de valeur, qu'on doit donner à tout le monde sans compter, peu importe le passé ou le comportement présent de la personne. L'amour sauve les gens, ceux qui y croient, et ceux qui ont perdu tout espoir. L'amour est fait pour ça, pour soutenir, relever ceux qui tombent et les faire de nouveau rire et rêver. C'est à ça que j'aurais voulu être destinée, à aimer les autres pour leur redonner confiance mais un mur invisible m'empêchait de leur communiquer quoi que ce soit pour leur faire comprendre. Il fallait que je reagisse, que je fasse quelque chose mais les efforts, je n'arrivais à les fournir jusqu'au bout.
<< Tout le monde mérite d'être aimé. Toi y compris. : )
C'est bien ce que Dieu dit dans sa Bible, non ? >>
J'avais remarqué à quel point elle pouvait être attachée à la religion. Religion qui est une source d'espoir qui permets à certains de s'accrocher à la vie et de ne pas avoir peur de la mort. En y repensant, je comprenais pourquoi elle disait devoir mériter l'amour. A travers les pages de ce livre, on disait aussi qu'il fallait avoir le salut pour pouvoir monter au ciel alors peut-etre croyait-elle devoir se montrer digne pour se sentir aimer. La Bible est vraiment une oeuvre très contradictoire, j'ai maintes et maintes fois essayé de la comprendre mais je n'ai retenue que ses enseignements qui sont devenues pour moi un mode de vie sans même que j'en prenne conscience. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Ven 25 Nov - 17:52 | |
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Sayuri ne regarda le cahier, qui appartenait désormais à Nanami, que plusieurs minutes après que celle-ci eut écrit sa réponse. Elle observa d’abord les nuages couvrir le ciel d’une masse grise, remarqua les quelques personnes présentes dans le parc et secoua la tête en signe de dénégation. Elle prit le livret de sa colocataire et fut déstabilisée de ce qu’elle y lu. Non, c’était plus fort qu’une simple déstabilisation. Plus fort qu’un simple trouble. C’était similaire à un bouleversement intérieur. Aborder un sujet comme la Bible effrayait Sayuri car la religion est un sujet sensible suivant le vécu de l’autre.
La jeune fille redonna le cahier à Nanami et se leva brusquement tout en ne pouvant s’empêcher de faire les cent pas, sachant pertinemment qu’en provoquant un mal-être chez Nanami, elle le saurait et qu’elle le regretterait dans la seconde suivante.
- La Bible dit peut-être cela, dit-elle d’une voix moins sûre qu’elle ne l’aurait voulu.
Elle savait que sa colocataire de chambre avait raison. La Bible indiquait clairement dans un psaume que Sayuri avait l’habitude de lire que tout Homme méritait de recevoir amour et soutien. Mais la Bible , la jeune fille l’avait peut être trop lu, trop étudié. Bien qu’elle fût d’accord avec elle sur tous les points, un seul divergeait. Un seul ne lui correspondait pas. Et Nanami venait de poser le doigt dessus d’une manière innocente. Tel un morceau de glace, elle venait de transpercer le cœur de Sayuri, faisant jaillir de nouveau toutes ses interrogations, toutes ses questions dont personne n’avait jamais voulu lui donner de réponses. Elle s’humecta les lèvres.
- Mais cela ne s’applique pas pour moi. Je ne mérite pas l’amour de mes parents. Je crois les avoir assez déçu de leur vivant. Réellement assez déçu.
Elle laissa glisser son index sur l’étagère, bougeant la poussière finement accumulée dessus.
- Tu as déjà lu la Bible, n’est-ce pas ? dit-elle négligemment.
Mais intérieurement, sa respiration s’accélérait. Nanami lui ressemblait beaucoup. Trop. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Ven 25 Nov - 22:15 | |
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(Désolée, j'ai du refaire mon post TROIS fois à cause de foutus beugs, erm.)
- La Bible dit peut-être cela, dit-elle d’une voix moins sûre qu’elle ne l’aurait voulu. Mais cela ne s’applique pas pour moi. Je ne mérite pas l’amour de mes parents. Je crois les avoir assez déçu de leur vivant. Réellement assez déçu.
C'est à ce moment là qu'elle commença à faire les cent pas dans la pièce, chose qui me surpris plus que ça ne pouvait m'angoisser car ça montrait à quel point elle était touchée par mes propos. Si elle n'aurait pas réagit, là j'aurais eu de quoi m'inquiéter, m’apeurer pour son sort. La voir aussi chamboulée prouvait qu'elle pouvait encore remettre ses dires en question, qu'elle n'avait pas perdue totalement l'espoir et qu'elle n'était pas résolue sur de si tristes pensées.
S'arrêtant soudainement devant l'une de ses étagères, elle posa son doigt sur la monture d'un livre et je pus voir de la poussière se dispercer dans l'espace. Sans se retourner, elle me demanda si j'avais lu la Bible, question qu'elle posa sans vraiment me laisser un choix de réponse. Il était evident que je l'avais lu, sinon, je n'aurais pu en parler la fois d'avant. Pour moi, il s'agissait d'un recueil qu'on se devait de lire, chrétien ou pas chrétien. La Bible a eu et a encore des influences immenses sur le comportement des gens, sur la société. La loi a d'ailleurs été écrite sous ses enseignements.
J'écrivis alors ma réponse, suivit d'une question sur le carnet qu'elle m'avait offert. Malheureusement, elle était tellement perturbée qu'elle ne se retourna pas pour voir ma réponse, oubliant surement durant ce laps de temps que je ne pouvais pas parler. Je m'étais donc levée et lui avais apporté le cahier en mains propres. Mon écriture était grosse car j'avais pensé lui faire lire ma réponse de la place que je tenais quelques secondes auparavant.
<< Oui. Sayuri... j'aimerais savoir, si cela ne te dérange pas de me le dire, ce que tu as fait à tes parents pour croire que désormais tu ne mérite plus leur amour ? >> |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Sam 26 Nov - 10:54 | |
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(pour ça que je tape avant sur Word ; merci d’avoir eu la foi de le réécrire trois fois. ^^).
La pression ne vint pas. Contrairement à ce qu’aurait pu parier Sayuri, Nanami ne fut pas vraiment angoissée de la voir commencer à faire les cents pas dans leur petite chambre. Bien au contraire, sa colocataire semblait plus surprise qu’autre chose et cela la perturba. La jeune fille laissa de nouveau un silence s’installer, oubliant durant ces quelques minutes que Nanami était muette. Ce n’est que lorsqu’elle l’entendit se lever pour lui apporter son cahier que la jeune fille se remémora ce détail et un sourire gêné se dessiner sur ses lèvres. Elle hésita à s’excuser mais vit dans le regard de la muette que cette dernière ne lui en voulait pas vraiment ; de toute façon, Sayuri aurait su si un quelconque sentiment de haine et de rancune traversait l’esprit de sa colocataire. Les paroles d’Akira résonnèrent dans sa tête et elle fut effrayée de voir oh combien il avait raison.
Sayuri lut la question. Après une minute de réflexion, elle prit doucement le cahier des mains de Nanami, saisit le stylo que cette dernière avait dans la main et reprit place sur le lit, posant le cahier devant elle. Levant les yeux au ciel pour essayer de trouver une formulation de phrase correcte, elle se mit à écrire, soigneusement, méticuleusement, comme on le lui avait toujours appris.
« Mes parents avaient toujours désiré un garçon comme premier enfant. Pourtant, malgré leur contrariété, ils étaient persuadés que je pouvais faire de grande chose, mais ce ne fut pas le cas. J’ai enchaîné déception sur déception. Désillusion sur désillusion. Je n’étais pas assez présente, je ne savais pas m’imposer. Je n’étais ni doué pour la danse ni pour le chant. Ils ont disparus parce que je n’étais pas une assez bonne raison sur Terre pour rester. Je n’étais pas la bonne raison. J’étais moi et ce n’était pas ce qu’ils voulaient. »
Elle referma le stylo dans un claquement de bouchon et se relut en silence. Elle avait appris tout cela de sa tutrice durant ses dix années au couvent. A chacun de ses sourires, à chacune de ses satisfactions personnelles, on lui avait fait comprendre que ce n’était pas assez. Qu’elle aurait du donner plus. Cela avait détruit toute sa confiance en elle, son réconfort intérieur. La jeune fille tendit le cahier à Nanami.
- J’ai préféré l’écrire. Je préfère toujours l’écrit à l’oral, commenta-t-elle pour justifier son comportement.
Se rappelant que sa colocataire était muette et sentant doucement la jalousie naître en elle, Sayuri ajouta d’une voix douce :
- Je sais que ce n’est pas le cas pour toi et que tu ne le comprendras peut-être jamais. Mais je ne peux rien y faire, Nanami. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Sam 26 Nov - 12:00 | |
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(Le pire, c'est que je le fais aussi sur Word)
Comme un petit poussin, j'ai suivis Sayuri dans la pièce et calmement, on s'est assied toute deux sur nos lit. C'est là qu'elle se mit à écrire avec soin la réponse à la question qui me titillais depuis le départ de notre conversation : Qu'avait-elle fait pour penser ne rien mériter ? J'avais déjà remarqué qu'elle aimait écrire alors je ne fus pas vraiment suprise de la voir se saisir du stylo pour me communiquer l'information. Puis..., je comprenais aussi que ça s'annonçait plus facile de cette façon là. La voix ne peut pas trembler, le ton, le débit ne peut pas fourcher sur un papier. Quand on écrit, les émotions ne peuvent pas se faire entièrement ressentir et comme j'étais pleinement conscience que c'était un sujet très délicat pour elle, je la laissais faire sans sourciller. Elle avait le droit à son jardin caché, droit de cacher sa faiblesse derrière sa plume tout comme j'avais le droit de sceller ma voix pour me punir d'un acte que je ne pouvais m'excuser.
Fermant le bouchon du stylo, elle finit par me tendre le carnet que je tournai en ma direction. Son écriture était droite, méticuleuse, et beaucoup trop soigneuse pour que je ne puisse recopier à l'identique ne serait-ce qu'un seul de ses mots. Lorsque je débutai ma lecture, j'avais déjà ce mauvais pressentiment au fond de moi. Elle était vraiment dégoûtée, voir en colère contre elle-même de ne pas avoir pu les sauver. A quelques détails près, c'était la même chose pour moi sauf que pour ma part..., je n'étais pas la raison mais la cause de la mort de Nanami.
- Je sais que ce n’est pas le cas pour toi et que tu ne le comprendras peut-être jamais. Mais je ne peux rien y faire, Nanami.
Le bic revenu entre mes doigts, je cherchais quoi répondre, quoi dire à tout cela. Elle m'avait avoué beaucoup de choses tandis que moi, tout ce que j'avais pu lui dire, c'était quelques phrases par-ci par là. Certes, j'avais réussi à chambouler un peu ses profondes pensées mais pas à les lui faire disparaître complétement. Il fallait qu'elle arrête de se sentir coupable car en le faisant, elle me rendait inconsciemment bourreau.
<< Je suis une très bonne chanteuse. Mes parents voulaient que je devienne célèbre. Je le voulais aussi, pour eux. Puis, j'ai arrêté ma voix du jour au lendemain pour une raison que j'aurais douleur à t'avouer. Je ne veux pas la raviver, et même quand je le souhaite, elle ne sort plus. J'ai beau crier parfois mais mes hurlements ne sonnent qu'aux sourds. Mes parents sont en dépression. Ils ne dorment plus, ils ne vivent plus, puis-je être coupable de la deception de mes parents ? Peux-tu être coupable de la déception des tiens ? Peut-on être coupable de ne pas être à la hauteur des attentes d'autres personnes que nous-même ? >> |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Sam 26 Nov - 18:30 | |
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(je crois qu’on appelle ça une malédiction. x’D)
Sayuri lut sans un mot ce que venait d’écrire Nanami et ne sut quoi répondre face à ces révélations. « Coupable ». Ce mot avait résonné des centaines et des centaines de fois dans son esprit. Matin, midi, soir et nuit étaient plongés dans cet océan au mot unique. Elle était coupable. Et ce qu’elle relut en diagonale des écrits de Nanami reflétait exactement les questions qu’elle s’était toujours posé. Elle ne savait pas si elle devait répondre ce qu’on lui avait toujours dit, ce qu’elle s’était mis en tête pendant des années sans jamais en découdre et que personne n’avait en vérité contesté.
- Non, bien sûr, murmura-t-elle tout en se concentrant de nouveau sur l’extérieur, de plus en plus sombre. Mais l’on est coupable lorsque l’on n’a pas donné son maximum. Ta voix a cessé de s’exprimer mais tu ne peux la contrôler. Ce n’est pas de ta faute si tu ne peux plus parler, hurler, crier.
La jeune fille remarqua qu’elle saisissait mieux les émotions de sa colocataire. Cela ressemblait bien moins au brouillon de l’heure précédente qu’elle percevait d’elle. C’était plus précis, plus sensible. Elle ne pouvait ressentir aucune émotion de joie puisque cela restait de l’empathie prononcée mais elle arrivait à faire réellement la différence entre remord et rancœur. Réalisant alors que c’était parce qu’elle apprenait à comprendre Nanami qu’elle pouvait faire ce décodage minutieux, elle se retira brusquement de l’état émotionnel de la muette, le souffle court.
D’un signe discret, Nanami comprit qu’elle devait lui donner le cahier, le fit et Sayuri écrivit quelques lignes, incapable d’oser prononcer la sentence.
« Je suis coupable, de ne pas avoir donné mon maximum. Je n’ai jamais réussi à faire du piano car la musique est un monde que je ne comprends pas et je n’ai jamais fait l’effort d’essayer. Je ne sais pas danser parce que je ne me trouve pas gracieuse dans mes mouvements et j’ai abandonné. J’ai abandonné. Comment pourrais-je en vouloir à mes parents d’avoir fait la même chose que moi, abandonner ? »
Elle reposa le stylo et tourna légèrement son poignet, douloureux. Levant les yeux vers Nanami, elle rajouta d’une voix qu’elle tenta d’être la plus chaleureuse possible :
- Tu n’es pas coupable. Loin de là. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Sam 26 Nov - 23:01 | |
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Je ne pouvais plus allonger à la discutions. Si je le faisais, je risquais de mettre en péril mon lourd secret. Regrettant alors de ne pas pouvoir lui faire changer d'avis, de vraiment, mais vraiment lui faire comprendre qu'elle n'était pas coupable, je m'étais contentée d'une fois de plus la laisser parler. Je comprenais ses paroles, mais je m'efforcais de ne pas les écouter. Ça me faisait mal de l'entendre dire ça, de savoir à quel point elle pouvait être triste et de me rendre compte que je n'avais aucun moyen de l'aider. Enfin si, je pouvais tout lui dire mais il me fallait encore réfléchir, peser le pour et le contre pour être certaine de ne pas faire d'idioties.
Me rendant le carnet en finissant par dire que je n'étais coupable de rien, je me permis de clôturer la conversation.
<< Je sors faire un tour. Je suis contente de te connaitre. : ) >>
Une fois qu'elle lue le mot, elle hocha la tête et semblait comprendre mon gêne. C'est toujours dur de dire au revoir à quelqu'un sans que cette personne pense que l'on ne veut plus d'elle. L'écrit, comme je l'ai dit tout à l'heure, dissimule énormément les émotions. Parfois, à nos dépens.
Prenant mon petit sac à dos en forme de panda, je mis le carnet à l'intérieur suivit du stylo et fis rejoindre les deux bouts de la fermeture avant de prendre la fuite. Mon allure était lente, ma marche discrète. On entendait à peine le bruit de mes pas, comme si mon corps tout entier refusait d’émettre le moindre son. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Dim 27 Nov - 10:41 | |
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Sayuri attendit que Nanami ait quitté la pièce pour se laisser tomber sur son lit, évitant à quelques centimètres près de se cogner la tête contre le mur. Saisissant machinalement une mèche de ses cheveux, elle l’enroula distraitement autour de son index et réfléchit à ce que pouvait bien lui cacher sa colocataire. Si elle était partie, ce n’était pas par manque de temps mais parce qu’elle jugeait que l’on touchait peut-être un sujet lui déplaisant. Ne connaissant rien sur elle excepté le fait qu’elle avait lu la Bible et qu'elle avait elle aussi déçu ses parents, Sayuri ne pouvait deviner la raison de ce départ. Alors qu’elle détaillait avec minutie le plafond de sa chambre, elle se rappela du papier qu’elle avait glissé dans sa poche. Le dépliant, elle prit le stylo qu’elle avait sur elle et rajouta sans un mot le nom de sa colocataire dans sa propre colonne qu’elle nota comme étant « Chaman ».
Etaient-elles les seules à l’être ou bien y en avait-il d’autres comme eux ? Pourtant, Sayuri réalisa que cette situation lui déplaisait de moins en moins. Certes, elle détestait tout autant son don pour avoir la possibilité de pénétrer dans l’intimité des gens mais le fait que Nanami soit dans une détresse tout aussi similaire la rassurait. Contrairement à Miki qui pouvait contrôler un élément, chose de très concrète, Nanami possédait elle aussi un don qui touchait dans le jardin secret des autres. Bien des gens se seraient vexés qu’elle puisse voir leur mort. Cela affectait leur peine, leur passé, le chemin qu’ils avaient parcourus et ne plaisait guère.
Elle savait qu’elle devait ne serait-ce qu’aller manger mais ni la volonté ni l’envie ne la poussèrent à se diriger vers le réfectoire et Sayuri préféra rester ainsi, totalement perdue. Pensivement, elle songea que le cahier de Nanami contenait des éléments personnels de sa vie et elle sut qu’elle venait de faire une erreur en la laissant partir avec. Mais il était trop tard. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Dim 27 Nov - 11:54 | |
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( J'essaie à la troisième personne o / )
- Je suis désolé.
Le jeune homme ne souhaitait pas y aller par quatre chemin. Il venait de faire le tour de l'établissement à sa recherche et se sentait idiot de ne pas avoir commencé par regarder dans sa chambre. A vrai dire, il la pensait encore avec Miki alors il s'était mit à la recherche de la verte pour la retrouver. Pas de chance, Sayuri avait décidé de se baricader de nouveau dans sa chambre, comme au tout début. La Bible sur son lit et une méche de cheveux entortillée autour du doigt, la jeune fille semblait un peu appeurée par l'intruision de Nezumi. Elle avait déplacé son libre et s'était libérée les mains pour le regarder avec surprise. Il faut dire que ce n'est pas tout les jours que l'on peut recevoir les excuses d'un personnage aussi impassible que Nezumi. En le faisant, il assumait quelques un ses sentiments, dont le regret d'en avoir voulu à Sayuri ne serait-ce qu'un instant lors de leur rencontre dans les couloirs.
- Je n'aurai pas dû t'en vouloir.
Fermant la porte derrière lui dans un silence d'incompréhension totale, il vint à s'asseoir sur le lit libre, rivant ses prunelles grises dans celle pour qui la situation n'était pas encore très claire.
- Tiens-tu à moi ?
Cette phrase, il l'avait lancé comme il en lance plein d'autres. C'était sa façon à lui de se détacher de sa curiosité, au cas où la réponse s'avererait être négative pour ne pas en souffrir ou se sentir qu'un tant soit peu mal à l'aise d'avoir caussé autant de raffût sur une simple intuition. Malgré tout, il savait qu'avec le don que la brune possédait, elle allait être capable de ressentir l'ampleur que sa question avait pour lui. Il fallait qu'il s'y fasse, il le savait, mais il avait encore du mal.
( Mais c'trop cool, c'est même plus facile : O ) |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Dim 27 Nov - 15:43 | |
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(c’est le bien la 3ème personne ! ;D)
Les trois mots que Nezumi avait lancés d’une voix claire dans la petite chambre résonnèrent dans l’esprit de la jeune fille. Une expression oscillant entre la surprise et le sourire gêné d’une incompréhension totale se peignit sur son visage pâle et elle se redressa brusquement afin de pouvoir le regarder en face. Il ajouta avant même qu’elle n’ait pu lui poser une quelconque question qu’il n’aurait pas du lui en vouloir et le regret s’immisça dans les pensées de Sayuri. Nezumi regrettait. Lui qui semblait se détacher de toute chose regrettait de lui en avoir voulu et cela la paniqua intérieurement. Elle ne voyait pas quoi lui dire et sut au final qu’il n’y avait rien à répondre. L’irritation de Nezumi vis-à-vis de sa capacité qu’elle n’avait jamais demandée l’avait blessé mais elle ne le lui dirait probablement jamais. C’était elle qui se devait d’assumer le fait que son entourage ne supporterait pas ce don, pas à son entourage de l’accepter.
- Tiens-tu à moi ?
Ce fut désagréable. Les émotions de Nezumi se mélangèrent aux siennes car la jeune fille n’avait jamais eu à répondre à ce genre de question et ne resta pas impassible face à elle. De surcroît, le simple fait qu’elle provienne du jeune homme l’effrayait tout en touchant sa curiosité. Elle lui adressa un léger sourire, essayant d’occulter les émotions de Nezumi qu’elle ressentait trop distinctement à son goût. Le ton détaché qu’il avait pris était probablement par habitude. Avec remord, Sayuri songea que s’il continuait à lui parler, il allait devoir s’habituer à ce fait là et elle se sentit coupable. Il daignait s’intéresser à elle, il se préoccupait de ce qu’elle pensait et il allait devoir fournir encore des efforts. Ne pouvant répondre directement à sa question, elle plongea son regard dans le sien et répliqua d’une voix posée :
- Il y a deux réponses à ta question, Nezumi. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. Laquelle veux-tu entendre en premier ?
Elle ne pouvait pas lui répondre autrement. Elle n’aurait pas réussi à formuler une réponse claire et limpide. C’est par un autre chemin, son chemin, qu’elle lui ferait comprendre, même si cela allait être bien plus long et mettre sûrement bien plus de temps. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Dim 27 Nov - 16:42 | |
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- Il y a deux réponses à ta question, Nezumi. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. Laquelle veux-tu entendre en premier ?
Ayant su d'avance que la brune allait répondre ainsi, Nezumi ne pu retenir l'amusement de peindre un sourire sur ses lèvres. C'était tout à fait son genre, de répondre à une question par une autre. En fait, sur ce point là, les deux jeunes se ressemblaient assez. Ils ne disaient jamais les choses franco, preferant la suptilité aux propos trop cinglants. De cette façon là, ils pouvaient se chercher, se titiller et se connaitre d'avantage sans que cela n'interfère dans le sens de la conversation.
- Celle qui prépare la seconde en première. finit-il par dire, renvoyant la question sans vraiment le faire.
Posant ses coudes sur ses genoux et abaissant son buste, il se permit de faire tenir son visage par sa main droite comme si celui-ci lui peser lourd. Non loin de là l'idée qu'il soit fatigué ou embêté, il ne cherchait qu'à déstabiliser son interlocutrice en se servant de son comportement qui a toujours été qualifié de provocant.
- A moins, bien sur, que les deux se rejoignent. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Dim 27 Nov - 18:38 | |
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- Les deux se rejoignent toujours.
Elle croisa ses jambes en tailleur et observa la position provocante qu’il venait de prendre. Sans son don, la jeune fille se serait sentie profondément déstabilisée, pensant l’embêter ou bien lui faire perdre son temps à force de constamment répondre par des questions. Mais ne percevant aucune frustration, aucune colère dans l’esprit de Nezumi, elle comprit qu’il était juste ainsi. Elle regretta légèrement de le savoir de cette façon mais finit par cesser d’y songer. Si c’était de cette façon qu’elle apprendrait à le connaître, elle n’y pouvait rien. Toutefois, le voir la regarder ainsi ne la mettait nullement à l’aise et les premiers mots qu’elle prononça par la suite semblèrent buter.
- Le poète et le savant en arrivent à la même conclusion mais prennent des chemins différents pour le dire. Le savant te répondrait que c’est mon passé qui fait que je tiens à toi, parce que l’on n’a jamais prêté attention à mon existence, le poète t’expliquerait que tes paroles me touchent, quoique tu puisses dire et jamais en mal.
Un sourire sincère se dessina sur ses lèvres alors qu’elle essaya vainement de ne rien capter des émotions de Nezumi. Elle voulait répondre à sa question en toute sincérité et, pour la première fois depuis son entrée au couvent, elle tenta de ne pas dire ce que l’autre attendait mais ce qu’elle ressentait réellement.
- Quant à ma réponse, car je ne suis ni savant, ni poète, murmura-t-elle, ne détachant pas son regard du jeune homme. Je dirais simplement que je me sens attirée par toi.
Sayuri laissa une seconde après son regard couler vers la fenêtre et ne lui retourna pas la question. Elle ne savait pas s’il tenait à elle ou pas mais elle se dit qu’il la lui donnerait de lui-même, un jour. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Dim 27 Nov - 19:28 | |
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Nezumi avait sourit. Il avait sourit car il avait en face d'elle une personne qui ne se doutait encore de son petit manège. Il connaissait l'avis du savant tout comme celui du poète, mais la laisser dire avait été en quelque sorte un espèce de test. Il voulait savoir ce qu'elle allait en dire, ce qu'elle allait en conclure et elle réussit à ne le décevoir qu'à moitié. Il s'attendait à pire, c'est vrai, mais avais espéré qu'elle ne les compare pas. Le savant et le poète sont des personnages qui n'ont rien en commun. L'un est obsédé par l'avancée, le futur et ses oeuvres alors que l'autre souhaite que le temps se fige, que les belles choses ne meurent pas. Nezumi fait partie de ces rares personnes qui ne souhaitent pas tout mettre dans le même panier. Il prends les gens au cas par cas même si parfois il tombe sur de pâles copies conformes.
- Si ils se rejoignent, c'est qu'ils ne se suffisent pas d'eux-même. Le poète est l'âme, le savant est le savoir. Je suis heureux qu'aucun des deux tu ne sois car entre ignorant ou connaissant, les sentiments n'ont pas lieu d'être. La prochaine fois, je me contenterais d'écouter ta seule et unique réponse.
Le fait que son amie juge que ces deux personnes pensent la même chose ne dérangeait pas tant que ça Nezumi, car à vrai dire, il avait longtemps pensé comme ça. C'est ce qu'il lui avait valu beaucoup d'erreurs, que de croire que deux personnes aussi différentes pouvaient avoir le même but, la même idée. Les savants, Nezumi en avait connu beaucoup à son grand regret. Ils ne s'étaient intéressés à lui que par raison personnelle, sans se soucier de ce que lui pouvait en dire. Le nombre de poéte qu'il a connu est, contre tout attente, beaucoup plus gros. Le jeune garçon considérant tout les gens autour de lui comme des ignards. Il ne se trompait pas dans son jugement d'ailleurs car peu de monde est capable de se rendre compte de son ignorance et de s'avouer idiot. Et lui, il faisait partie de cette petite minorité, persuadé au fond que Sayuri l'était ou le devenait aussi.
S'allongeant sur le lit d'une personne qui ne connaissait pas, il posa son coude sur le coussin puis remis comme tout à l'heure son visage à l'intérieur de sa main. Fixant Sayuri qui regardait d'un air tout à fait songeur la pluie s’abattre sur la ville, il sourit en re-songeant à la réponse de la brunette. " Elle était attiré par lui " et même si il avait comprit le sens que Sayuri souhaitait donner à la phrase, il avait envie d'en rire un peu.
- Pourtant, j'ai l'impression de te coller plus que toi tu ne le fais. Je dois être amoureux. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Lun 28 Nov - 12:54 | |
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Légèrement rassurée de ne ressentir aucune colère de la part de Nezumi, le sourire qui traversa ses lèvres ne l’apaisa en revanche nullement. Elle avait trop de difficulté à le cerner et tout en l’écoutant expliquer que le savant n’était pas le poète, elle ne put s’empêcher de se dire qu’il se distrayait simplement avec elle. Ayant le sentiment constant qu’il s’amusait, elle s’apprêtait à lui demander la raison de son sourire lorsqu’il remarqua d’une voix tout à fait posée :
- Pourtant, j'ai l'impression de te coller plus que toi tu ne le fais. Je dois être amoureux.
Sayuri fit volte-face et ouvrit la bouche, même si aucun son n’en sortit. Se retenant à grande peine de refaire les mimiques du cinéma, elle ne put qu’hausser un sourcil. « Je dois être amoureux ». La jeune fille ne savait même pas ce que cela pouvait être, ce que l’on ressentait lorsqu’on aimait une personne. C’était l’un des nombreux sentiments qu’elle n’avait pu s’autoriser à connaître ayant été élevée dans un couvent où le seul amour accepté était celui des nonnes envers Dieu.
« Il se moque de moi » pensa-t-elle, battant des cils rapidement pour chasser toute larme naissante si jamais cela arrivait. Il n’avait pas le droit. Pourquoi lui disait-il ça de cette façon ? Il savait. Il devait savoir que c’était important pour elle, à quel point l’amour de l’autre avait une place immense à ses yeux. « Vous êtes sotte parce que, vous ne lui ferez pas signe d'approcher, vous ne ferez pas un seul pas à sa rencontre, quelles que soient vos souffrances. » Elle n’en avait jamais reçu, constamment méprisée durant dix années et Nezumi avait en une seconde fait ressortir tout cela. C’était injuste. Egoïstement, Sayuri fut ravie qu’il ne puisse ressentir aucun de ses sentiments. Mais cela ne changeait pas de leur précédente conversation. Il faisait toujours ressortir ce qu’elle ne voulait plus entendre.
- Il est presque impossible de te coller. Tu es insaisissable.
Elle se laissa tomber sans bruit pour poser sa tête sur l’oreiller et se tourna vers le jeune homme, le cœur battant.
- Non, dit-elle dans un souffle. On ne tombe pas amoureux de moi. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Lun 28 Nov - 18:50 | |
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Nezumi s'était rendu compte avec amerturme du mal qu'il avait fait à Sayuri en pronnoncant ces quelques mots. Il voulait lui tirer une drôle de réaction et le voilà qui tombait sur une qui ne lui plaisait guère. Elle avait battit des cils en faisant volte-face, comme si elle cachait une honte et se retenait de verser une larme. Ne restant pas insensible face à l'attitude de son ami, il regrettait soudainement d'utiliser avec elle le même humour qu'avec les autres. Elle n'était pas ' les autres ' alors il était tout à fait concevable, voir même normal, qu'il ne se conduise pas de la même manière. Il fallait qu'il s'adapte sans pour autant se changer, qu'il trouve un juste-milieu même si il était pleinement conscient que sur les autres sujets, son amie saisissait son sarcasme.
Soupirant, il reflechit un instant à ce qu'il pouvait dire pour se rattraper mais la brune le devança, avouant à son interlocuteur qu'elle le trouvait plus insaisissable encore que le vent. Cet aveu, Nezumi ne savait pas vraiment comment le prendre. Est-ce que cela voulait dire qu'elle avait essayé à plusieurs reprises de le saisir sans y arriver ou allait-il seulement trop loin dans sa réflexion, decriptant des sens inexistants dans les réponses que l'on lui donnait ?
- Non, lui dit-elle dans un souffle. On ne tombe pas amoureux de moi.
Lorsque la brune fut enfin étalée sur son lit, Nezumi en profita pour se lever.
- C'est qu'elle me traite de menteur en plus.
S'approchant d'elle, il s'assied au bord du lit de celle-ci et quand elle voulue se redresser, il posa son index sur son front et c'est sans se débattre qu'elle se rallongea. La proxémite, Sayuri ne la connaissait que de très loin, surtout avec les garçons. Si il s'était rapproché, c'était pour lui montrer que les limites qu'elle ne pouvait dépasser avant, n'existaient plus tout autant que l'amour d'un autre que Dieu lui était accordée.
- Je ne suis pas 'on' Sayuri, et 'toi', tu ne dispenses pas de charme. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Lun 28 Nov - 20:48 | |
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- Tu voulais dire « disposes », non ?
Elle l’avait murmuré dans un léger sourire, comme pour éviter de paniquer. Comme pour laisser un trait d’humour dans cette conversation qui la terrorisait bien qu'elle ne voulait nullement y mettre fin. Même si ce n’était pas la première fois que Nezumi se trouvait aussi proche d’elle, elle en était tout autant gênée. Prenant une rapide inspiration, Sayuri saisit délicatement la main du jeune homme et l’écarta de son front pour lui faire comprendre qu’elle ne bougerait plus. Ce contact qu’elle avait volontairement crée accentua sensiblement les émotions de Nezumi mais elle ne fut assailli d’aucun sentiment tel que le remord, le regret ou le mal-être. Bien au contraire, c’était mieux. Elle aurait presque oublié qu’elle avait la possibilité de percevoir ses émois personnels et c’est en partie pour cette raison qu’elle ne lâcha pas sa main, lui laissant pour autant la possibilité de la retirer.
L'autre partie, elle n'en avait aucune idée.
- Cela rend heureux d’être amoureux ? demanda-t-elle innocemment.
Elle plongea son regard dans ses iris gris. Dans les livres, la jeune fille avait maintes fois lu des passages d’héroïnes malheureuses de leur amour, de l’attachement qu’elles avaient envers une personne. Or, de part la façon dont on l’avait éduqué, Sayuri refusait la souffrance de son entourage et le fait que cela puisse rendre malheureux Nezumi la déstabilisait énormément. Sans le vouloir, elle serra la main du jeune homme avant de réaliser son geste. Elle se demanda s’il allait lui répondre ou bien si, comme à son habitude, il tournerait autour de sa question, ne répondant que par périphrase et métaphore.
Elle le détailla plus intensément, de sa part sa proximité et sut que ce n’était pas de l’attirance. C’était différent mais elle n’avait pas trouvé le mot approprié. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Lun 28 Nov - 22:04 | |
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- Tu voulais dire « disposes », non ?
Lui rendant son sourire car il s'attendait à une réponse dans le genre, il fut en revanche surpris de la voir prendre sa main dès lors qu'il toucha son front. La déposant sur le matelas avec toute la douceur du monde, elle laissa ses doigts tenir le poignet du jeune garçon sans que celui-ci ne bronche. C'était étonnant qu'elle le touche même si il ne s'agissait là que d'une affaire de phalenges et Nezumi se rendait compte de son effort. Il lui avait probablement fallu du courage pour osé le palper ainsi alors que de surcroît, ils discutaient d'Amour, un sujet qui rendait particulièrement la brune mal à l'aise et curieuse à la fois.
- Cela rend heureux d’être amoureux ? lui demanda-t-elle innocemment.
- L'amour est une interrogation continuelle et ça, ni le savant, ni le poète ne peut y faire quelque chose.
Lui non plus ne pouvait résoudre ce problème là, cependant... il pouvait le déclencher. Bien sur, ce n'était pas quelque chose qu'il était en mesure de contrôler à sa guise ni même qu'il pouvait ressentir pour qui il souhaitait. L'amour était pour lui comme pour tout être, un sentiment sur lequel ni mot ni image il ne pouvait mettre.
Sayuri vint à percer le regard de Nezumi qui était autrefois plus dur et froid que ne l'est la glace, serrant en même temps plus fort la main celui-ci dans la sienne. A ce geste, le garçon sentit quelque chose se raviver au fond de lui. Il ne pouvait pas le décrire mais ce n'était pas quelque chose de mauvais alors il avait décidé de ne pas se poser plus de question que cela. Après tout, il était déjà préoccupé à contempler le visage de son amie ainsi que ses faits et gestes, comme hypnotisé par le charme dont justement, elle disposait.
- Tu vas devoir le découvrir par toi-même. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Mar 29 Nov - 10:11 | |
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– Tu vas devoir le découvrir par toi-même.
Sayuri fut satisfaite de la réponse du jeune homme, non pas qu’elle en désirait une en particulier mais elle voulait simplement qu’il réponde sincèrement, même si c’était justement pour dire qu’elle devait se construire elle-même sa propre réponse au sujet de l’Amour. Un instant, elle laissa le silence gagner la petite pièce, savourant avec délice le calme plat des ressentis de Nezumi. Elle se doutait qu’il n’était pas dénué de sentiment mais ne percevant que ceux de la souffrance et de la douleur, le fait qu’elle ne discerne rien similaire à la pression habituelle la rassurait, lui prouvait, malgré son désir ardent de laisser sa part de secret au jeune homme, qu’il allait bien. Il allait bien et cette pensée la fit sourire.
- Dans les livres, les héroïnes désirent toujours l’Amour, elles le cherchent dans chaque page, chaque ligne, chaque espace entre deux mots, remarqua-t-elle. Je ne dois pas être une héroïne car l’Amour ne fait que m’angoisser d’avantage, ajouta-t-elle dans un léger rire.
Elle se redressa imperceptiblement, se retrouvant plus proche de Nezumi qu’elle ne l’était déjà auparavant.
- Mais il paraît qu’il est plus facile de trouver une réponse à deux.
Songeant qu’elle n’avait jamais été aussi proche de lui, la jeune fille s’étonna de sa propre attitude. Elle ne supportait pas en général le contact physique avec les autres mais recherchait celui de Nezumi, elle avait horreur que l’on touche ne serait-ce que d’un frôlement ses cheveux mais ne disait mot quand il la peignait. Il était un mystère et innocemment, elle avait cru qu’il n’aiguisait que sa simple curiosité mais elle réalisait peu à peu l’ampleur de son erreur, sans pour autant pouvoir dire laquelle. Elle n’avait juste compris de cette conversation que la curiosité n’y était pas pour grand-chose. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Mar 29 Nov - 18:20 | |
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- Oui, il parait, lança le garçon avant de sourire de nouveau.
Il souriait beaucoup en ce moment, plus encore que de toute sa vie il ne l'avait fait. Il s'en était rendu compte et contrairement à sa camarade, lui connaissait la raison. Il avait eu du mal à se l'avouer, c'est vrai, mais avait fini par briser ses mauvaises pensées qui semblaient jusqu'à là ancrées dans son âme. D'ailleurs, il n'aurait probablement jamais pu y arriver sans elle, sans cette raison qui illuminait ainsi son visage.
Alors qu'il était plongé dans ses rêveries, à se demander si oui ou non il devait agir, la jeune fille se rapprocha de lui et il ne pu se retenir de la détailler encore une fois. A cette distance, il pouvait voir ses traits avec précisions. Son visage était pâle, froid, mais son regard étrangement chaleureux en ce jour de pluie. Elle n'avait pas d'imperfections, ni boutons, ni points noirs et il la compara alors dans sa tête à une jolie poupée de cire. Ses cheveux noirs tombaient élégamment sur ses fines épaules, lui donnant une expression plus sévère qui contrastait avec ses sourires sincères. Son apparance donnée déjà un grand aperçu de sa personnalité : Mystérieuse et indécise comme il aime.
Détachant sa main de l'emprise de la brune, il vint à la poser avec douceur sur sa joue réchauffée par des rougeurs que l'on connait bien. A force de l'avoir regardé, il avait eu envie de la toucher, d'être encore plus près d'elle qu'il ne l'était déjà. Il avait pourtant hésité, chose surprenante de sa part mais avait fini par laisser son désir surpasser sa retenue. Il enleverait sa main si cela poser un problème à Sayuri comme il s'arrêterait d'avancer si celle-ci refuser une telle approche. Ecourtant la faible distance qui s'était installée entre eux, il frôla ses lèvres, laissant le choix de se retirer ou non à celle qui était la raison de ses sourires. Si il fallait qu'il découvre l'amour avec une tierce personne, il voulait que ce soit avec elle. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Mar 29 Nov - 20:52 | |
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Le sourire de Nezumi éclaira, s’il était encore possible de le faire plus, le visage de la jeune fille. Voir une personne sourire est une chose, admirer celui du bohème en était une autre qui emplissait Sayuri de joie. Elle ne l’avait aperçu que très rarement souriant et en cet instant, elle venait d’observer un changement d’attitude chez lui. Bien qu’il ne cessait d’être énigmatique et impénétrable, la jeune fille avait le sentiment d’être plus proche de lui et pas seulement physiquement. En vérité, elle n’avait jamais été aussi proche de toute sa vie avec une personne. Sayuri remarqua le regard du jeune homme se poser sur elle, dévisager chaque trait d’expression et elle put le contempler en tout sérénité, se doutant qu’il le percevrait à peine. Ses traits fins, ses iris gris, tout la charmait et les battements de son coeur ne firent que s’accentuer d'avantage.
Lorsque leurs lèvres se frôlèrent, elle hésita. L’espace de quelques secondes, elle se remémora toutes les reproches des sœurs, les mises en garde contre ce sentiment qui avait fini par toutes les effrayer. Elle se revit s’imaginer aimer un garçon, se demander l’effet que cela faisait de l’embrasser, le simple contact des lèvres. Mais jusqu’à présent, seule la curiosité l’avait poussé à se renseigner sur tout cela alors que le couvent lui interdisait strictement toute relation. Bien qu’elle ne fût plus dedans depuis plusieurs mois, c’était encore ces règles doctrinales qui dictaient la vision des choses à la jeune fille et elle n’avait continué ses recherches dans chaque livre que par curiosité.
L’hésitation s’évapora de la même manière qu’une bulle éclaterait. Brutalement, sans réelle réflexion. Ce n’était plus de la curiosité. C’était une envie, du désir même si Sayuri ne saisissait pas vraiment le sens précis de ces mots. Elle déposa délicatement ses lèvres sur celles de Nezumi, les joues roses et fut surprise de la saveur de leur baiser. Ce n’était absolument pas comme les sœurs le lui avaient décrit. Il n’y eu ni douleur intérieure censée représenter la trahison envers Dieu, ni souffrance physique. Personne ne l’arrêta, personne ne lui interdit son geste et c'est cette liberté momentanée qui l’étonna le plus, redoublant l’ardeur de son baiser. |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Mer 30 Nov - 18:23 | |
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La jeune fille avait décidé de ne pas couper l'action. Elle avait de elle-même prit les devants en posant ses lèvres sur celle de Nezumi qui fit glisser sa main derrière la nuque de la brune. Sa peau était douce et son parfum envoûtant. Elle ne s'était pas plongée dans un bain de parfum comme peuvent le faire certaines ados mais n'avait mit que quelques gouttes, et encore, il s'agissait peut-être de son odeur naturelle. Une odeur que visiblement, le garçon semblait apprécier.
C'est avec plus d'ardeur qu'ils continuèrent le baiser, découvrant inévitablement et avec plaisir le gout de l'un l'autre. Il ne voyait plus le monde autour de lui, ce monde qui a tendance à beaucoup trop le faire cogiter. Il ne voyait qu'elle et c'était mieux ainsi car c'était à ses yeux, ce qu'il y avait de plus beau. Ne cherchant pas à la taquiner, même si le moment idéal se présentait, il rompit au fur et à mesure ce doux toucher pour la regarder dans les yeux et trouver l'éclat qu'il souhaitait y voir.
Elle y était, cette petite lumière au beau milieu des pupilles de la religieuse. Elle se trouvait aussi dans celles de Nezumi et il se mit à penser avec humour qu'il ne voyait peut-être que le reflet de celle qu'il avait dans le regard de celle qu'il aimait. Souriant, c'est en se reculant un peu qu'il reprit la parole, remarquant avec un malin plaisir les rougeurs de sa partenaire.
- Alors, heureuse ? |
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| | Sujet: Re: Chambre n°2 Jeu 1 Déc - 15:15 | |
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Leur baiser avait le goût de l’inconnu pour Sayuri, un monde dans lequel elle était jamais allée mais où elle ne voulait qu’une chose, y rester. Le contact des doigts du jeune homme contre sa nuque, la douceur de ses lèvres, la fascinaient tout en ne pouvant apaiser entièrement la crainte de tous ces sentiments. Lorsqu’il rompit leur baiser, il la détailla une nouvelle fois et elle eut un pincement au cœur. Bien qu’elle puisse ressentir l’émotion que dégageait leur rencontre, sans avoir l’aide de son don, elle n’empêcha pas les pensées si sombres qu’elle évitait constamment durant la journée de frôler son esprit. La jeune fille ne pouvait concevoir qu’elle ne le décevrait pas un jour. Comme tout ceux qu’elle côtoyait, il allait lui, de même, se lasser de sa présence, de son mutisme lorsqu’une question la gênait, de ses rougeurs qu’elle n’arrivait pas à masquer.
Un instant après, elle lut dans son regard un mélange d’espièglerie et d’amusement et sut qu’il allait la taquiner.
- Alors, heureuse ?
La question la déstabilisa totalement. Sans vraiment s’en rendre compte, elle recula de quelques centimètres du visage de Nezumi et détourna le regard. Encore une raison de la détester. La respiration de Sayuri s’accéléra et la présence du jeune homme ne fit qu’accentuer cette panique qu’elle s’imposait toute seule. C’était la première fois qu’on lui posait la question. Et presque sans réelle surprise, c’était lui qui la posait.
- - Je… c’est que… enfin, tu..., bégaya-t-elle.
Une larme glissa le long de sa joue. Une deuxième qu’elle tenta vainement d’arrêter. Il la bouleversait intérieurement, même dans ses plus petites taquineries, même dans ses phrases de tous les jours. Une troisième. Elle resongea à une précédente conversation et un sourire traversa ses lèvres, contrastant avec ses joues humides.
- La représentation théâtrale est finie, à présent que les deux amants se sont réunis ? murmura Sayuri, effleurant du bout des doigts la joue de Nezumi. |
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