Quand on dit que quelqu'un est lunatique, on pense à celui qui est un peu tête en l'air ; mais lui là, il a gagné le pompon ! Autant quand il s'est réveillé, il a du se remémorer ma question, autant je suis sûre qu'il n'a absolument rien écouter à ce que je disais en fait. Alala, je vous jure ! On essaie d'aider les autres et eux, tout e qu'ils font c'est vous ignorer en premier lieu ! Ça me démotive de voir ça mais je ne vais pas le laisser alone in the dark hein ? Bon, maintenant que je sais son nom, aussi inhabituel que le mien j'ai envie de dire, j'ai un peu avancé dans la mission. Sans son nom, je ne vais pas pouvoir beaucoup l'aider étant donné qu'il faut au moins ça et sa race. Bon, pour la race, je ne vais pas m'amuser à lui demander, il n'a pas l'air décidé à communiquer normalement. Et qu'est-ce que c'est que cette fixation sur mes cheveux ? Ils sont blonds et ... ? Et il n'y a rien d'extraordinaire ... Passons, je ne vais pas m'attarder sur ça. En plus de ça, il a l'air un tantinet nerveux, peut-être parce que je suis une fille ? Nan, attends ça peut pas être ça quand même. Postant mes deux mains calmement devant, j'arqua un sourcil.

« Ohé, minute papillon ! »

Reprenant un visage normal, j'eus un petit sourire crispé ; non, il ne me fait pas peur, par contre j'ai peur qu'il me fasse faire un arrêt cardiaque, à croire limite que ça ne le dérangerait pas plus que ça ! Oh et puis, s'il s'amuse à le refaire, je le laisse se démerder tout seul comme un grand et il aura gagné le droit de se paumer une seconde fois ! ... Calme, zen. C'est bon Aerith, tu ne vas quand même pas t'énerver pour si peu ? Allez, un peu de courage ma grande, c'est pas parce que c'est un mec plus grand que toi qu'il faut se laisser abattre. Je tendis ma main vers lui, en lui demandant :

« Tu peux me passer ta clé de chambre alors ? Ça m'indiquera au moins où t'emmener. »

Les clés de chambre ... C'est sûrement le truc qui vous sauve la vie quand vous êtes perdus ! Ça peut paraître idiot, mais une fois qu'on a la clé, on a tout ce qu'il faut pour trouver sa chambre. Non seulement il y a le numéro dessus, mais en plus, il y a une lettre, un simple symbole qui nous donne le second renseignement nécessaire pour trouver ensuite le 'quartier' des dortoirs auquel on appartient.

Apparemment, il a vraiment pas de veine. En plus de se perdre tout court, il arrive à paumer aussi sa clé ! Eh beh ... Mais bon, je ne dirais rien, après tout, en arrivant ici, moi on m'a filé une mauvaise clé alors bon. Laissant tomber son sac au sol, il farfouilla son pantalon de tous les côtés avant de m'avouer qu'il ne se rappelait pas du tout de l'endroit où il avait pu la mettre. C'est dans ce genre de moment que j'aimerais voir passer la grosse goutte du désespoir derrière moi. Mais bon, ça nous arrive tous de perdre des trucs hein ! Je le regardais ensuite fouiller son sac, retournant tout ce qu'il y avait dedans, vêtement, CD, et j'en passe. Hum, supposons qu'il soit arrivé il y a quelques heures à peine, comment ne peut-il pas se souvenir de l'endroit où il a mis sa clé ?! En plus de ça, j'ai presque eu l'impression étrange qu'il s'enfonçait dans ses pensées, et semblait-il, j'avais raison. Il se frotta les yeux comme pour sortir de ses songes et se relevant pour de nouveau vérifier son pantalon, c'est en passant une main sur sa chemise qu'il y eût le déclic que j'attendais. Elle se cachait donc là notre petite clé ? Accrochée à une chaîne ... contenant des plaques de l'armée ? What the fuck ? Sur le coup, je n'y avais pas fait vraiment attention, et c'est à peine si j'avais eu le temps de les voir en fait ! A peine sorties, à peine rangées ! A croire qu'il les cache en fait. C'est quoi le problème ? S'il ressent de la gêne par rapport à ça, mon Dieu ... Le reste du monde se fit peut-être aux apparences, moi non. Certes, je ne cache pas que physiquement parlant, il n'a pas l'air d'être le mec le plus sympa au monde, mais on est plus dans le monde des Bisounours. L'extérieur ne fait pas l'intérieur moi j'dis ! La preuve, s'il me rebutait, j'serais pas venue l'aider. Et j'ai passé l'âge de préjugés quand même. Me tendant la clé, nos mains se frôlèrent, à peine, l'espace d'un millième de seconde, ce qui lui suffit largement pour retirer sa main brusquement. Surprise, je le fixa un instant, sans comprendre le pourquoi du comment. Le contact humain est si ... difficile ? De plus, mon étonnement ne s'arrêta pas là. Je passa outre ce qui venait de se passer pour me concentrer sur cette mauvaise clé. Quelle fut ma surprise quand je vis que c'était une clé pour le dortoir des chamans ! Des chamans, oui, de ces personnes qui ont des pouvoirs psychiques considérables et qui ont la mauvaise tendance à être terriblement isolées et froides ! Mon regard se posa sur Elric, lui, un chaman ? Qui l'aurait cru !

« Tu - ... Hum, non, rien. »

J'étais même prête à lui demander si c'était bien vrai ou que par un pur hasard, on ne lui aurait pas donné une mauvaise clé ! Je crois que j'aurais tout vu ... Je regarda ailleurs un instant, me frottant les yeux comme pour me replanter sèchement dans la réalité. Okay, il est chaman, erm. J'aurais parié sur un nin-jutsuka mais bon. Passons. Je poussa un petit soupire intérieurement, et ré-afficha un petit sourire ; après tout, on a pas choisi qui on est. Si j'avais eu le choix, j'serais restée une humaine pour le restant de mes jours ! Être anormal n'aide pas, sauf qu'on est ici, entouré de gens tout aussi anormales que vous ... Je lui redonna la clé silencieusement, en prenant soin d'éviter de le toucher puisque je semble le répugner à ce point, et croisa les bras.

« Bon, Monsieur le Chaman est-il décidé à me suivre pour que je lui montre par où est sa chambre ? » questionnais-je légèrement ironiquement, esquissant le même petit sourire.

Je l'avais regardé méticuleusement, et malgré le fait que j'essayais de rester calme histoire de pas le brusquer, il restait constamment nerveux. Hum, c'est dommage d'être nerveux tout le temps comme ça non ? Bref, maintenant que je connais le numéro de sa chambre et son dortoir, il ne nous reste plus qu'à y aller non ? Enfin, apparemment, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Que se passe t-il ? Il veut me demander quelque chose ?

« Je t'écoute. »

Bon, je sais qu'il va mettre un petit temps pour me répondre vu que Monsieur a tendance à être faire lunatique. Mais je ne vais pas lui reprocher de l'être, je le suis aussi, sauf que moi quand je suis partie dans mes pensées, j'y reste ! Il avait l'air de cogiter sec sur quelque chose et j'avoue que ça m'intriguait de savoir quelle question il allait bien pouvoir me poser. Après tout, il a l'air un chouilla plus âgé que moi et ça me donne l'impression d'être vieille que d'aider un nouveau qui est plus vieux que moi ... Erm. Je passais sur ce détail, quel genre de question va t-il me poser ? Il s'était mis à ranger tout dans son sac de façon très pointu et rapidement, il s'était arrêté, comme pour se concentrer et avait relevé ses yeux vers moi pour me scruter, l'air ... rassuré ? Je ne sais pas ce qu'il a essayé de faire par la pensée ou quoi, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai eu un petit doute là. Il lit dans les pensées c'est ça ? Non pire, il lit dans les yeux des gens ?! Non ... On dirait pas ... Pff, ma petite Aerith tu t'inquiètes pour rien. Mais c'est à ça première question que j'ouvris de grands yeux. Ne me dîtes pas ... Qu'il ne sait pas ... Ce que c'est ? A vrai dire, j'suis pas chaman, donc moi non plus, j'en sais trop rien, mais je peux lui faire un résumer bref.

« Un chaman ... Possède des pouvoirs surtout mentales disons. J'pense que tout se base sur de la concentration ... Le travail de l'esprit s'tu veux. » dis-je en réfléchissant. « Au pire, si tu ne vois pas ce que je veux dire, tu peux aller demander de l'aide au surveillant chaman ! »

Attaquons maintenant la seconde partie de la question voulez-vous ? Il m'a demandé ce que j'étais moi. Et sur le moment, j'y voyais l'occasion de me redonner un semblant d'humanité, ce que je n'avais plus. Cette chance n'arriverait peut-être plus, alors ... C'est décidé, même s'il s'agit d'un mensonge pulpeux, l'occasion est trop belle. Je lui tournais le dos pour éviter qu'il voit mon visage, parce qu'il paraît que ça se voit quand on ment. Croisant les bras silencieusement, je repris d'une voix bien plus sérieuse.

« Moi ? une simple humaine. » dis-je avant de me tourner vers lui avec un grand sourire, histoire qu'il n'essaie pas de chercher plus loin. « On y va ? »

J'avais une chance sur deux, soit il y croit et je lui balance que je suis élémentaliste, ce qui n'est pas faux en même temps, soit il y croit et je retombe au statut d'humaine, ce qui ne pouvait pas me faire plus plaisir. J'aime mon pouvoir, mais je voudrais pouvoir me sentir dans ma peau, or ce n'est pas le cas. Sans mon pouvoir, on me traitera de faible mais qu'importe, je préfère ça plutôt que monstre. Je m'étais de nouveau détourner de son regard, préférant rester de dos par principe, après tout, j'ai tendance à me trahir facilement, et je préférerais que si ça doit arriver, ça ne soit pas maintenant. Croisant les bras, j'attendais sa réaction, qui me surprit légèrement, vu que sa main vînt se poser sur mon épaule alors qu'il n'y a pas 5 minutes, il ne m'aurait pas touché. Je ne sais pas comment expliquer ce que je ressentais, j'ignore son pouvoir, mais lorsqu'il me touchait, j'avais l'impression d'être soudainement restreinte. Comme si mes pouvoirs n'existaient plus ; c'était un sentiment agréable quand j'y pense ... Mais passons. Il était devenu soudainement ... plus sympa ? Cool ? Social ? Ouais, en gros c'était ça. Je tourna mon visage pour observer cette main qui s'était posé sur mon épaule, presque stoïquement. Mon regard s'était fait beaucoup moins amical bizarrement, peut-être parce que je m'en voulais de mentir, mais franchement ... Mettez vous à ma place, je n'ai pas demandé d'être comme ça, alors si au moins une fois, quelqu'un pouvait me traiter comme quand j'étais humaine ! L'occasion est trop belle. Et on dirait en plus que ça ne le dérange pas le moins du monde, je dirais même que ça l'arrange en fait. Je garda mon regard fixe et passif lorsqu'il me fit la remarque d'être le guide idéal, mais je poussa un soupire quand il semblait avoir quasiment oublier mon nom. J'étais prête à lui hurler celui-ci mais l'envie me passa puisqu'il l'avait déjà retrouver tout seul.

« Il y a pas mal d'humain ici, ne t'en fais pas. » annonçais-je calmement.

En fait, c'est la suite de son discours qui me figea littéralement sur place, mais fort heureusement, il ne pouvait rien en voir. Mes yeux s'étaient légèrement écarquillés, parce que tout ceci m'effrayait bien plus que je ne le laissais paraître. Une explosion ? Je ne comprends pas, je ne comprends pas ... La dernière fois qu'il est resté trop longtemps à côté de quelqu'un qui avait du pouvoir ? Nan franchement je ne me sens pas rassurée. Je n'ai rien contre lui, c'est son pouvoir qui me fait peur.

« Une explosion ? ... » fis-je d'une voix sérieuse en me tournant vers lui.

Certes, j'étais quand même contente qu'il soit plus amical avec moi, parce que les gens froids sont fatiguant mais là ... J'avoue que je ne suis pas vraiment rassurée. Non. Même pas du tout en fait. Mais j'avais un self-control du tonnerre de Zeus, ce qui fait que je ne laisse rien paraître, comme une tombe on va dire.

Merde. Je mens si mal que ça ? Y a ce genre de moment dans ma vie où j'ai l'impression d'avoir un don pour m'enfoncer dans la merde, jusqu'au cou. Je ne comprends pas, je ne comprends pas, qu'est-ce qui m'a trahit ... ? Peut-être ma question futile sur l'explosion ... Ouais, c'est sûrement ça. Et puis, j'avais une chance sur deux, et il semblerait que je sois tombée sur la mauvaise chance. J'ai pas de veine. Mais est-ce un crime de ma part que de vouloir être humaine aux yeux de quelqu'un juste l'espace d'un instant ? Non, je ne considère pas ça comme une action à blâmer. Bon, passons. J'étais resté silencieusement lorsqu'il m'avait confirmé la chose, et je supposais qu'il allait m'envoyer une vanne à la con pour me faire cracher le morceau. Non, sa réaction fut bien plus brutale que je ne l'aurais cru. Je l'ai énervé à ce point ? Me poussant contre le mur violemment, il enfonça littéralement son poing dans le mur, à quelques centimètres de ma tête. Vous n'imaginez pas un seul instant, même pas un seul, quel bond a fait mon coeur dans ma poitrine à cet instant. J'ai cru qu'il allait sortir et éclater. Je frôlais facilement les 500 pulsations à la minute, et ce stress total ... impossible de le calmer. Je n'y arrivais pas, tout comme je n'arrivais pas à relever mon visage vers Elric. Son regard oppressant, je le sentais planté sur moi, comme un prédateur qui n'attends plus que sa proie se montre. A mon grand regret, la proie, c'était moi. Et même si je n'arrivais pas à y croire, je n'avais aucun échappatoire ! D'un côté, j'avais son poing enfoncé dans le mur, de l'autre, sa seconde main qui n’hésiterait pas à me choper si j'avais le malheur de tenter une évasion, derrière le mur et devant ... Lui. J'avais posé une main sur ma poitrine, cherchant à tout prix à me calmer, si ma tension restait trop longtemps élevé, je vais avoir des problèmes.

« Et si ... Je te disais que je n'étais pas humaine, qu'est-ce que ça ferait ? »

Je finissais par oser lever mon regard vers le sien, le défiant du regard, même avec ma respiration saccadée qui donnait à mon expression peu de crédibilité ce que je trouvais pitoyable, je montrais presque les dents.

« Tu me repousserais ?! Tu me dirais de dégager ?! QUOI ?! »

Oui, j'avoue avoir perdu mon sang-froid à cet instant, surtout à cause de l'adrénaline. Je comprenais parfaitement qu'il ne veuille pas m'approcher etc, mais de là à me repousser pare que je ne suis pas humaine, je trouve ça ... Vraiment lourd ! Et même si je ne le montrerais pas, ça me ferait mal, oui !

Lorsqu'il s'était reculé, j'avais poussé un soupire de soulagement, parce que non seulement, sa proximité me stressait - quoi qu'en fait, je n'aimais pas la proximité des gens tout court -, mais aussi parce que comme il le dit si bien ... Nous sommes tous les deux en danger tant que nous sommes proches. Soyons logique. Qui est le plus à plaindre en fait ? Au bout du compte, je pense que c'est lui. Par rapport à lui, je peux m'approcher de tout le monde, je suis même plutôt social lorsqu'il s'agit de s'approcher des gens. Mais lui, il n'a pas le choix, on ne le lui a pas donné. Peu importe ce qu'il me disait, où ce qu'il faisait, je restais silencieuse en le voyant lécher sa plaie. Il n'a pas l'air d'en souffrir en plus. Son avertissement ne me faisait ni chaud ni froid, après tout, il n'avait pas cherché à être très proche de moi - à part pour me donner la clé -, donc je ne me faisais pas de soucis. Plus il se reculait, plus ça me donnait l'impression que c'était moi le monstre, qu'il fallait m'éviter ... Ça n'avait ni queue ni tête. Je me détacha du mur, prenant une grande inspiration, histoire de me calmer. Je n'étais pas particulièrement énervée, non, je ne souhaitais juste pas faire un arrêt cardiaque là, maintenant. La seule option que j'avais était de me calmer par mes propres moyens. La zen attitude c'est décidément pas mon truc. Finalement, je commençais à reprendre mon calme, lentement mais sûrement. Je posa mon regard légèrement vexé sur lui, posant mon attention sur sa blessure. C'es étrange, même après ce qu'il s'est passé, même après avoir bien compris que m'approcher de lui était dangereux, je ne sais pas, le naturelle reprenait le devant. Je m'approcha de lui, le visage clairement refroidi par tout ce qu'il avait fait et dit, et lui tendis la main.

« Donne moi ta main. » fis-je d'un ton plutôt glacial.

Je voyais bien que l'idée ne l'enchantait pas, non en fait, il n'avait pas du tout l'intention de me la donner. Je lui attrapa celle-ci de force, bien que ça n'ait pas du tout l'air de lui plaire. Je le foudroyais du regard pour le calmer. Je n'ai pas l'intention de te la couper tu sais.

« Chipote pas ! »

Je sais qu'il n'apprécie pas particulièrement qu'on le touche, encore moi moins je paris, mais qu'il arrête de faire le gamin un instant. Cette main, si je l'avais prise, ce n'était pas par hasard. Non, c'est celle qui était blessée. Bien que ça soit entièrement de sa faute puisqu'il a enfoncé son poing dans le mur en connaissance de cause, je me trouvais responsable en partie aussi. Qui sait qui a énervé Monsieur le Chaman ? C'est moi. Gardant une expression relativement calme, je pris sa main dans la mienne de manière à situer la blessure et avec mon autre main, je passe mes doigts l'espace d'un instant. Lorsque je retirais ceux-ci, la blessure avait cicatrisé immédiatement. Faire passer plus d'oxygène sur une blessure, ça permet de la soigner plus vite au moins. Relâchant sa main, je le regarda un instant avant de lui tourner le dos. Je n'attendais pas un merci, puisque c'était aussi un peu ma faute. Néanmoins, j'aurais réparé un peu ma gaffe. Maintenant, il était question de l'aider tout simplement à trouver sa chambre. J'aurais très bien pu lui indiquer le chemin, lui dire de dégager le plus loin possible de moi, mais je n'y arrivais pas. Tout simplement parce que je sais ce que ça fait quand les gens vous fuient et personnellement, je ne veux faire ressentir ça à personne. Encore moins à quelqu'un qui le subit déjà en permanence.

« Tu me suis ? » lui demandais-je.

Qu'est-ce que vous voulez faire dans un moment pareil à part regarder la scène stressée ? Pas grand chose. Je ne suis pas humaine, je suis élémentaliste, ça c'est clair et net, alors en essayant de l'aider, je ne ferais qu'aggraver la situation. Ou peut-être même que la fameuse explosion dont il me parlait arriverait, et sur qui retomberait la faute ? Beh sur moi ! C'est alors que des pas se firent entendre dans le couloir, mais j'étais sûrement trop 'dans le feu de l'action' pour me préoccuper de ça à vrai dire. Ce qui me fit légèrement sortir de mon état d'inquiétude constante qui ne m'aidait pas, ce fut une musique qui résonna dans ce même couloir avant de disparaître progressivement. Je l'avais bien entendu cette musique, et même si ça signifiait que quelqu'un arrivait, que ça sous-entendait une possible aide puisque je suis inutile, je ne me retourna pas. Pas par flemme. Juste par crainte qu'en tournant le dos à Elric de nouveau, il allait me faire un AVC. Avec tous ses tremblements, on s'en rapprochait presque ...

Ne me demandez pas pourquoi je ne me suis pas retournée en entendant des pas venir vers nous, je n'en sais rien, le stress peut-être. Mais peu importe. Il ne fallut même pas une seconde pour que je me fasse pousser brutalement pour laisser le passage à une personne. Et cette personne, lorsque j'ai posé mon regard dessus, j'ai ouvert des yeux grands comme des pastèques. Si je ne l'avais pas regardé, je lui aurais balancé mille insultes pour m'avoir pousser de cette manière. Me contourner aurait pu être une option qu'il avait apparemment exclu pour s'approcher du chaman. Ses cheveux noirs, son visage ... Il y avait quelque chose que je ne m'expliquais pas. Lui là, le mec qui m'a poussé sans même m'adresser un regard en me reprochant sévèrement de poser des questions dans un moment inapproprié, ... J'ai l'impression de le connaître. Non, en fait, ce n'est pas une impression, je le connais, j'en suis sûre. Seulement, ressasser mon passé dans un moment pareil ... Quelle idée ... Vraiment futile n'est-ce pas ? Mon visage s'était radicalement figé comme une statue, et je restais là, au sol, immobile, alors qu'il me demandait - toujours sans me regarder -, la route à prendre pour aller à l'infirmerie. Sa question me réveilla, laissant mon regard fouiller le sol comme si tout ceci ne pouvait être qu'un rêve, je me relevais, fixant le jeune homme aux cheveux noirs. Mais mon sentiment terrible de culpabilité me faisait douter, alors qu'il n'y avait aucun rapport entre, mais bon. Je pointa du doigt le couloir de gauche qui menait dans les espaces communs, rabaissant mon regard frustré au sol.

« C'est ... Par là. »

Aussitôt, je remarquais que Elric commençait à se remettre de ses émotions, mais il avait l'air toujours aussi déboussolé, ce qui me semble tout à fait normal. Mon regard se dressait sur celui qui le portait, ne s'en détachant plus. Pour la première fois, je me suis dit que ça serait vraiment une mauvaise idée d'arborer un sourire gai et enjoué en lui demandant 'Ecoute, on se connaît non ?!'. Non, mauvaise idée. Si encore il m'avait adressé le moindre minuscule regard, peut-être m'aurait-il reconnu ? La brutalité avec laquelle il m'avait balayé littéralement de son passage prouvait que je lui étais une pure inconnue.

Ça peut sembler ridicule, et je l'admets, ça l'est ; mais à cet instant, je me sentais coupable de ce qui arrivait, et le fait de se faire ignorer par quelqu'un qu'on croit réellement connaître est terriblement frustrant. Si frustrant que j'aimerais m'enterrer six pieds sous terre pour qu'on ne me voit pas, le temps que je me sente moins lamentable. Je serrais mes mains contre moi avant de tourner les talons. Ils peuvent interpréter ce comportement comme ils le veulent, je n'ai rien d'hautain à cet instant, c'est juste que je préfère partir plutôt que de rester. ... Soyons réaliste ! Ma présence ne fera que lui causer problème ! Je tourna mon visage une dernière fois vers le chaman, légèrement inquiète malgré tout.

« Pardon. »

Je n'attendis aucune réponse, non, tout ce que je fis avant de partir, c'est jeter un énième regard à celui qui serait en mesure de l'aider, celui que moi j'aurais appelé Julian. Je fis volte-face et partis en courant du couloir, quittant l'obscurité de celui-ci, je traversais l'entrée à toute allure, cherchant un endroit où je pourrais être seule. Je veux m'isoler, j'en ai besoin.