Mon état schizophrénique m'avait conduit jusqu'à une salle de cours. Je calais une mèche qui venait devant mon oeil droit derrière mon oreille. Je bougeais tout seul, dans mon état de transe. Mes bras soulevaient des chaises et des tables pour les envoyer câliner les murs. Je grattais le tableau avec mes ongles longs et gravais les tables de choses idiotes au compas.
Je riais devant ce que je faisais, n'ayant aucunement l'intention de ranger si l'on me punissait.
Après avoir fini mon "jeu", je sortis de la drogue de l'une de mes poches, comment était-elle arrivée là ? Je n'en savais strictement rien. Je commençais à me droguer, tranquille. Mon cerveau s'embrumait, je voyais légèrement trouble. Mes yeux tremblaient, comme mes épaules. Je me laissais sombrer dans ma décadence sans nom.
Un sourire épuisé naquit sur mes lèvres. Je me laissais tomber dans l'inconscience la plus totale. Quelqu'un me sortirai bien un jour d'ici.
Je commençais déjà à oublier ce que je venais de faire grâce à mon Alzheimer. J'étais heureux d'oublier. Toutes mes scènes de crime se clôturaient de la même façon. Je tombais dans les pommes, et j'oubliais. Quand il n'y avait pas de témoin, on ne pouvait rien me faire avouer.

Apres avoir marcher un moment pour essayer de calmer mes nerfs, sur le point de craquer, je finis par débarquer dans une salle de classe . . . Dévaster ! Je crois que si mes yeux avais pu sortir de leurs orbites ils l'auraient fait ! Je fis deux trois pas dans la pièce en évitant de marcher sur n'importe quoi, regardant chaque objet contre les murs, les tables retourner, griffonner enfin bref un sacré bordel quoi ! Décidément il va m'arriver que des merde ! Si on me vois tout de suite ici on va penser que c'est moi qui ai fait sa . . . Je pousse un grand soupire en passant ma mains dans mes cheveux quand je vis un truc qui sortait de la "normale" des tables et des chaises. En fait il s'agissait d'une mains . . . QU'est ce que fou une mains ici ?! Je m'approche en arquant un sourcil puis tombe sur un mec étaler comme une loque au sol . . . Bien bien bien ! De mieux en mieux !

- Je suis maudit . . .

Le filet d'eau m'avait conduis à la salle de cours ... Qui était pour le moins dévastée. Bon sang, déjà des problèmes comme ça alors qu'il vient d'avoir son pouvoir ? Ça promets. Je m'avança et vit que l'Eau avait disparu, comme évaporée par le spectacle et la surprise qu'avait du voir son maître puisque je doute qu'il est pu faire une telle chose en fait. Et il paraissait aussi surpris que moi sauf que je laissais un visage plutôt méfiant et calme pour ne pas paraître un tantinet dérangé par le bordel.

« Oh, quel beau foutoir. Ça serait presque artistique. » dis-je ironiquement en m'avançant à côté de Noa.

Finalement mes yeux se posèrent sur une main qui traînait un peu comme un objet mal rangée au sol. Okay, donc un élève a tout saccagé avant de tomber dans les pommes hein ? J'espère qu'il va avoir une bonne excuse. J'attrapa la main qui dépassait et tira le corps tout entier pour le 'poser' dans un coin dans la pièce. Moi, brusque ? Et lui, il ne l'a pas été avec cette salle peut-être ? Bon, je me retourna vers le garçon aux cheveux blanc en attendant que l'autre inconnu au bataillon se réveille.

« C'était comme ça à ton arrivée ? » fis-je en arquant un sourcil.

Je me retourna vers le demi-mort parce que oui, il avait une tête de demi-mort, je suis quasi sûr qu'il est complètement pété par la drogue. Je m'accroupis en face de lui, avec un regard haineux, j'aime pas les petits rebelles qui accusent la drogue de les rendre en état de transe. C'est du foutage de gueule. C'est parce que c'est pas élémentaliste qu'il ne subira pas de punition de ma part, faut pas rêver quand même.

« ... Encore un drogué. » soupirais-je avec un regard méfiant.

J'ouvrais les yeux, difficilement, comme si ma tête était écrasée par un rocher d'une tonne. Quand ma vision redevint nette, je vis le visage d'un bonhomme en face de moi et j'eus un cri de surprise... Un cri de fille... Il me faisait déjà honte, et cette honte se trouvait bien colorée sur mes joues. Je levais mes yeux d'ambre vers l'inconnue en face de moi avant d'ouvrir la bouche avec toujours mon accent d'anglophone et mes mots trop articulés pour que ça paraisse naturel :
" E-Euh.. Puis-je vous aider ? "
Je baissais les yeux avant de voir l'horreur derrière cet homme. Je me crispai aussitôt. Qu'est-ce qui avait pu se passer dans cette salle...? J'eus soudain un mauvais pressentiment. Si j'avais pété un câble, j'étais littéralement foutu. Je remarquai soudain quelque chose dans ma main,... De ? DE LA DROGUE ?! Voilà que j'en avais avec moi. Cette journée devenait de plus en plus catastrophique. De plus, je ne pouvais me souvenir de rien...
L'homme en face me fit soudain encore plus peur avec son expression qui signifiait " Ne crois pas que tu en ressortira vivant. " ... J'aurai pu hurler. Du moins j'aurai pu essayer. Mais ma peur prenait tellement le dessus. Je ne pouvais faire autre que trembler comme une feuille. Mes yeux étaient méfiants, au moindre geste, au moindre son. J'aurai su comment m'enfuir, mais mes membres ne voulaient même pas se soulever.
Pendant une minute et vingt-trois secondes, j'insultai des mots le plus horribles que je connaissais ma schizophrénie.

J'avais regarder mon surveillant faire de aller et venu entre moi et le "semi-mort" sans rien dire, me contentant de mettre mes mains dans mes poches. Quand le blond se réveilla il poussa un cris asser aiguë qui me fis tourner la tête d'un coup ! On aurais dit qu'on le torturais ! On se détend mec il a encore rien fait la ! Le surveillant avais l'air asser accédé de voir un droguer . . . Heureusement que j’arrête ! Je pris une table, la remis sur ses pied et m'assis dessus pour voir la suite des évènements. Puis j'ai envie de voir le comportement des deux . . . Blond . . . ENCORE DES BLONDS ! J'ai l'impression de ne voir que sa en se moment . . . C'est bien ma vaine !
D'un coup le petit filet d'eau remontra le bout de son nez, commencent a me tourner timidement autour . . . Arf . . . Je peux bien le laisser s'amuser un peu et je le virerai s'il me saoul . . . Ou un truc du genre

Tandis que le premier était parti s'asseoir sur une table qu'il avait redressé, l'autre poussa un cri aigu alors que j'étais juste en face de lui. Oh il me paraît bien faible pour une personne qui aurait retourné toute une salle. Mais je ne vais pas me fier à l'extérieur, après tout, d'après ce que j'ai pu comprendre, il n'y a que lui pour avoir fait ça. Je me redressa et arqua un sourcil lorsque je vis que sa main dérapait sur sa poche d'un air gêné. Tu caches quoi ? Je ne vais pas lui demander, maintenant que je peux utiliser mes pouvoirs, je ne vais pas me gêner. Je pointa la poche et fit un petit geste vers le haut pour faire sortir la chose de sa poche ; la faisant léviter jusqu'à moi et l'attrapant, je fus très peu surpris. Ça ressemble à de la drogue, et je n'ai pas de doute, ça en est. Je tourna mon regard vers le jeune homme blond et scrutant le paquet dans ma main avant de le fourrer dans ma poche.

« C'est du joli dis moi. Confisqué. »

J'irais jeter le paquet quand je serais dans le bureau des surveillants, je ne vais pas m'en débarrasser ici au risque qu'il le reprenne par manque. Je mis mes mains dans mes poches et jeta un regard vers Noa qui semblait faire de nouveaux ami-ami avec son élément. Mon regard se reposa sur le nouveau venu qui était apparemment, bien apeuré. Et ce n'est pas ce genre d'attitude qui va m'empêcher de le punir avec sa tête qui semblerait nous dire 'J'y suis pour rien'.

« Décline ton identité. » dis-je d'un ton froid et calme.

Je fus plutôt rassuré en voyant la drogue s'éloigner de moi. Au moins je n'aurai pas à être tenté. Du coin de l'oeil je regardai l'autre... Surpris. Je crus un instant que j'allais reperdre la tête ce qui me fit regarder ailleurs.
Il avait dit un truc en japonais pour moi inconnu, à part le "confisqué".
Je savais que je n'allais pas m'en tirer facilement.
Tout à coup il me sortit une phrase que mon cerveau ne réussit pas à déchiffrer... Je fermai les yeux, au bord des larmes, me tassant encore plus sur moi-même.
Je finis par murmurer un inaudible "Pardon ?" qui aurait voulu rester coincé dans ma gorge. J'aurai pu mourir sur place tellement j'avais peur. La perspective m'enchantait par rapport aux choses que j'imaginais ce surveillant, sûrement, me faire.
Mes épaules tremblaient tant son regard méprisant me terrifiait... J'aurai voulu me retourner, m'enfuir, toujours, mais j'arrivais à peine à bouger ma mâchoire.
Plus je me sentais mal à l'aise, plus je me recroquevillais. J'avais l'impression d'être l'agneau en face du loup. Sauf que je n'avais pas d'instinct de survie, moi. Je ne m'enfuyais pas. Je baissais la tête devant l'ennemi. C'était comme si je me mettais moi même la corde autour du cou le jour de ma pendaison.

Plus ça va plus je me revois la première fois que je suis tomber sur Dante . . . Pas forcement le souvenir le plus géniale que j'ai ici . . . Je me mis sur mes pieds puis m'approcha doucement du duo avant de me mettre légèrement derrière le surveillant et lui dire un peu blasé

- Il a pas l'air de comprendre se que tu dit . . .

Dans le genre intervention qui sert a rien s'en était une mais j'en avais marre de faire tapisserie moi ! Tout les deux tournèrent leur regard sur moi, je fis un roulement des yeux avant de repartir vers ma table comprenant que je ferais mieux de me la fermer. Et ben au pire je vais faire jou-joue hein ! Je voulu tester un petit truc discrètement alors je fis avancer mon serpentin, seul chose que j'arrive a peu près a contrôler pour l'instant, jusqu'au deux blond puis fis le fis remonter le long de la jambe de l'un d'eux, trop concentré pour regarder du quel il s'agissait.

C'est à sa réponse que je compris qu'en plus d'être apparemment une vraie flipette, le pauvre ne comprenait pas un traître mot de ce que je voulais lui dire. Ah, mon grand si tu viens dans une maison de redressement japonaise, apprends au moins la langue. Noa qui était resté assis, finit par se lever pour me faire remarquer la même chose. Je tourna mon regard exaspèré sur lui et soupira :

« Apparemment. »

Je sortis mes mains de mes poches et réfléchit un instant à ce que je pourrais dire ... Je me décida à parler l'Anglais, puisqu'il me semblait qu'il avait l'accent.

« Je me répète, décline ton identité. » avais-je dit en Anglais [ Je vous prie de faire comme si je l'avais dit en Anglais ou sinon ça dépiote pas du potiron mes choux. ]

Même avec cet air de victime, il ne pensait pas me faire croire qu'il n'est pas absolument pas responsable de ce qui se passe dans cette salle non ? Les jeunes j'vous jure ! Il a plus qu'à me faire croire qu'un Power Ranger c'est une glace à l'asticot qu'a fait la grand-mère de Cendrillon ! Je ne pus m'empêcher de soupirer en pensant à cette expression ridicule. Je sentis soudain une force autour de mon pied et regardant ma jambe, je vis le petit filet d'eau qui semblait prendre ma jambe pour un jouet. Je le regarda un instant avec le sourire et le siffla pour qu'il retourne près de Noa. D'ailleurs, il faudra qu'il dresse un peu son élément s'il ne veut pas avoir de problème lui ...

Je finis par dire qui j'étais, complètement gêné. Il fallait vraiment que je me mette à mieux apprendre le japonais. Je savais quand même que ce n'était pas fini et ... QU'EST-CE QUE C'ETAIT CE TRUC ?! Je passais en mode alarme. Avec mon envie de crier un peu tout le temps. Je me demandais comment 'avais fait pour pas passer avant maintenant par ce mode. Ce qui me restait de dignité n'aimait pas ce bonhomme et voulait apparemment lui faire comprendre... Je repris donc ma somnolence intellectuelle et me laissai emporter par la force de la folie.
Je poussais donc violemment cet inconnu loin de moi, relevant les yeux. J'eus un rire psychopathique, de quoi faire un peu peur. Je ne faisais pas exprès après tout. Comment pouvoir m'en vouloir.
Je me remis debout, époussetant mes vêtements. L'envie de reprendre ma drogue me démangeait. Tant pis, on allait commencer par la force. Et avec un peu de chance, on tuerait avant et le reste après.
Mes yeux se posèrent sur l'autre qui faisait joujou avec un machin. Tant pis. Le témoin aussi serait à liquider. Je réfléchissais à une mort douloureuse... Mais je me disais que quelque chose qui ne les ferai pas crier m'enchanterai autant.
J'étais toujours en plein dans mes réflexions quand je demandais en anglais :
"Préférez-vous mourir vite et sans souffrir ou lentement et le plus atrocement possible ?"
Je posais la question car on ne savait jamais. Ils étaient peut-être masochistes. Sadomaso pour blond.

Alors que je recommençait a m'habituer a mon élément, relativement joueur, j'entendis un rire de barge se qui me fis relever les yeux. Le petit blond se trouvais debout a rire comme un tordu en se demandant comment il allait nous tué . . . WTF ?! Y a deux minutes il était mort de trouille et maintenant il veux nous tué ? Il lui manque une case au gars !
J’étais en train de me torturer l'esprit alors que mon filet d'eau se grossissait afin de me protéger de façon tout a fait instinctive !

- Je crois que se garçon a un problème . . .

L'ironie et moi on est copain depuis longtemps . . . Je jetais un regard vers Kristoph puis me remis sur mes pieds afin de devoir esquiver une quelconque attaque . . . Je ne m’étonne plus de rien moi ici !

Au bout de quelques minutes, je remarqua quelque chose d'anormal, il y avait un changement, et le jeune garçon auparavant peureux me poussa en arrière comme si j'allais me mettre à le bouffer. Je repris mes esprits parce que oui je m'étais enfoncé dans mes pensées mais bon. Il eût un rire absolument ridicule et nous demanda comment voulions-nous mourir. J'eus un sourire démoniaque aussi, nous allions enfin nous amuser.

« L'agneau aurait muté en loup ? ... Ah ha. » lançais-je en sortant mes mains de mes poches.

Je tourna ma tête vers Noa qui, protégé instinctivement par son élément, s'était mis debout, en prévenance d'une possible offensive. C'est bien, il a des réflexes. Je frappa deux fois dans mes mains et très vite, un feu follet apparu au dessus de mon épaule. Je le fixa un instant en soupirant comme si je voulais dire "Je vais avoir besoin de toi mon grand". Je regarda le sois-disant tueur avec un sourire de malice et dirigeant ma main vers lui, je claqua des doigts une fois et le feu follet fit le reste. Se transformant en tube flexible de flammes ardentes, il fit le tour du jeune garçon, lui laissant un espace de vie, et forma ainsi une sorte de mur enflammé qui l'empêcherait de se déplacer vers nous, ou plutôt vers Noa. Il peut venir le tueur, je l'attends, mais s'il a le malheur de blesser un élève ... Je ne retiendrais pas mes coups. Je tourna mon regard vers Noa.

« Reste prêt à te défendre. Peu importe ce qu'il se passe. »

Je regarda de nouveau le jeune garçon pris au piège entre le cercle de flamme et poussa un soupire, mon feu follet savait contrôler sa puissance pour ne pas faire flamber la pièce avec lui. Mais je préfèrais prendre des précautions. Je tapa une nouvelle fois dans mes mains et un un épais filet d'eau apparu à mes côtés. Je lui montra les flammes pour qu'il comprenne quoi faire si jamais la salle brûlait.

« Non seulement tu as un problème mais en plus, tu crois faire le poids contre moi ? Sans mentir, laisse moi rire. Le loup ne peut pas battre le lion sur son territoire si tu vois ce que je veux dire. »

J'eus un léger rire en voyant ses flammes m'encercler. Croyait-il vraiment que quelque chose allait me stopper en pleine folie ? Je me serai jeter dans des pieux si c'en était. Je passais le cercle de feu avec mon expression psychopathique, l'eau me fit encore plus mal quand elle me toucha. Mon regard se planta dans celui de l'homme en face de moi. Apparemment ce type contrôlait des machins-choses. Donc, comme on ne sait pas de quoi il est capable, c'est un risque, et les risques c'est couic, on te crève. Je remarquai enfin le foutoir dans la salle. Pas maaaal. C'était tout à fait dans mes goûts.

"Tiens, c'est pas mal ici. La déco' est super. Complètement dans mes goûts. Ca sort des autres horribles salles bien arrangées. J'aimerai bien leur donner le même aspect."

C'était pire qu'un aveu. Même si je ne me souvenais pas avoir fait ça. En même temps, il fallait pas trop m'en demander. Mon Alzheimer ne pouvait pas me laisser ce genre de souvenirs.
J'espérais fortement que ma chevelure n'était pas brûlée.. Vérification. Je sortis un miroir de ma poche pour voir les dégâts. J'avais couru à travers le cercle de feu... Et... Ouf, ce n'était pas bien grave.. Enfin.. Je passais ma main dans mes cheveux, refaisant bien ma coiffure, assez mécontent. Je lançais mon miroir sur le blond en face, un lancé précis, fort. Mais si il utilisait ses joujoux pour en échapper... Que faire. Il me fallait quelque chose qui serait en mesure de m'aider... Je me mis donc à regarder autour de moi, pensif... Et à ce moment je sentis mes forces me quitter. Déjà ? C'est vrai que le mode "alarme" ne durait que très peu de temps. Je m'écrasais au sol les yeux fermés. J'oubliais encore ce qui venait de se passer, même si ce n'était pas très grave, comparé au passé.
Ma peur reprenait le dessus et me disait de ne pas me réveiller à cause de ce bonhomme effrayant qui serait sûrement là. Je priais intérieurement pour que ça ne soit pas le cas. Je priais pour qu'il soit à terre, baignant dans son sang... Je priais pour pouvoir m'enfuir en courant, et comme je ne savais rien, du moins, pas vraiment, ce n'était pas bien grave. Je savais que je n'avais pas eu le temps de les tuer quand même. Mon souffle s'accéléra dangereusement puis repassa à la normale. Qu'allaient-ils me faire, maintenant ? Je savais qu'ils étaient là. Toujours. Je ne pouvais même pas bouger. J'étais vulnérable à un point pas possible. Je n'entendais rien, je ne pouvais que cogiter. Je ne pouvais même pas voir. J'étais plongé dans le néant le plus parfait... Sauf que je savais que derrière ma bulle invisible, eux, me voyaient. Ils me voyaient à leurs pieds, recroquevillé comme pas possible. Et même si je m'imaginais me lever pour leur dire d'arrêter de me regarder. Ou même juste mettre ma tête entre mes genoux et mes cheveux en rideau pour mon visage, juste pour qu'on ne me voit pas pleurer... Je savais que je ne bougerai pas. Que je n'aurai qu'une position fœtale jusqu'à mon réveil. S'il y en avait un.

J'avais regarder la scène stoïquement et je doit dire que . . . Je confirme ! Se garçon a un problème ! Et encore ! S'il n'en avais qu'un ! Me mec il passe dans de l'eau et du feu ! NORMALE ! Herm bref ! Maintenant il est évanouis alors on va peut être en profiter hein ? Je m'approche donc de mon surveillant tout en fixant le demi-mort-brûler avant de commencer a parler avec une pointe d'ironie dans la voix

- Il est charmant ! . . . Tu va faire quoi ?

J'avais remis mes mains dans mes poches et regardais mon petit filet, qui était redevenu normale, tourner au dessus du corps dans les vapes

Le regard qu'il avait lorsqu'il avait osé traverser un mur de feu du quel il aurait pu être la victime si je n'avais pas au dernier moment, rabaisser sa puissance et l'avoir asperger d'eau. Non mais je rêve, sérieux ? Dîtes moi que ceci est un rêve, je sens que je vais m'énerver. Mon filet d'eau s'était écrasé avec mon autorisation sur la face du gamin pour éviter quelconques blessures ou brûlures. Je ferma le cercle jusqu'à le faire disparaître complètement. Je respira profondément pour tenter de garder mon calme, et regarda le cher jeune homme, qui comme si de rien n'était, vérifia l'état de ses cheveux et de son visage dans un miroir qu'il eût vite fait de m'envoyer en pleine face. Je n'eus même pas à abaisser le petit doigt que mon épais d'eau qui se reforma dans la seconde après avoir gentiment sauver le pauvre idiot, se plaça sur le chemin du miroir pour le stopper. Celui-ci tomba par terre et je laissa mon élément s'enrouler calmement autour de mon bras droit. Et soudain, le garçon se remit en boule comme un foetus et reprit de tremblement sûrement du à la peur, il n'osait même plus nous adresser un regard. Noa revînt juste à côté de moi et me demanda ce que j'allais faire. Je fis disparaître mes élémentaires et fronça les sourcils en observant le jeune homme au sol.

« Non seulement il a un problème, mais en plus, il est complètement fou. Il a eu de la chance que mon feu ne l'ait pas tout simplement transformer en cendre. » lançais-je en grognant.

Complètement fou, et schizophrène qui plus est. Il y a deux secondes, il aurait pu me sauter dessus alors que là c'est un trouillard qui préfère se renfermer sur lui même plutôt que de regarder les gens en face après avoir fait une connerie. Sérieusement, je n'ai pas envie de m'occuper d'un mec comme ça, il passe d'une extrémité à l’autre en claquant des doigts. Je m'accroupis alors qu'il agonisait presque juste en dessous. Je fronça les sourcils, passablement énervé.

« Mon rôle de surveillant me reclus à ne pas faire la loi ici par ma justice, mais si ça ne tenait qu'à moi, je l'aurais redressé à ma manière. »

Je me redressa et observa son corps faible toujours positionné comme si on allait le tuer d'une seconde à l'autre. Je poussa un soupire exaspéré et croisa les bras. Hors de question que je l'aide, il a déjà fait assez de bêtise pour aujourd'hui. Et je ne tiens pas à ce qu'il mette cette salle encore plus en bordel. Je continua de le toiser en restant impassible.

« Soit tu es schizophrène, soit tu te paies ma tête. Crois moi, il vaudrait pour toi que ça ne soit aucune de ses deux solutions. »

Je me redressais légèrement, prenant appui sur mes mains. Je relevai les yeux vers le bonhomme en face de moi. Faisant le garçon bien sage, masquant maintenant mes larmes derrière un masque lunatique et imperméable qui ne se brisait que très rarement. Cet air me vieillissait un peu. Au lieu de passer pour un gosse de douze ans, voilà que j'en faisais quinze.
Quand il me demanda si j'étais donc schizophrène, j'eus un très léger mouvement de recul. Surtout quand j'entendis qu'il voudrait mieux que ce ne soit aucune des deux solutions qu'il m'avait proposé.
Je me dis que ma vie serait tout de même plus en danger si je mentais. Ce que je ne fis donc pas. Mes mots étaient très clair et dénués d'une quelconque vie. Je venais d'avouer mon trouble psychiatrique et mon Alzheimer dans une seule phrase. Cette phrase, je l'avais travaillée des centaines de fois. Je me l'étais dite d'une façon carrée, à faire croire que ça ne me dérangeait pas le moins du monde.
J'observais craintif la réaction du blond. Pendant une dizaine de secondes, je me demandais si j'allais rester vivant encore très longtemps... La réponse pour moi était déjà toute tracée : un grand "NON" était figé dans mon esprit complètement éteint. Car quand il fallait être stoïque, je réduisais tout : ma cogitation également.
Le grand vide se fit petit à petit dans mon esprit. Je pratiquais souvent cet exercice qui m'empêchait de voir les problèmes comme ils l'étaient. Je clignais trois fois des yeux de suite pour reprendre le cours normal de la vie. Je me sentais mieux. Prêt à affronter la moindre parole du blond.